Zida, guest star malgré lui ?
L’ancien premier ministre burkinabè Yacouba Isaac Zida a sorti en fin
octobre une œuvre autobiographique dénommée « Je sais qui je suis ».
Un produit fini qui a suscité un tollé général au sein de l’opinion
publique burkinabè. Mais qui n’a pas manqué de rappeler que les
Burkinabè restent friands de polémique, tant les premiers analystes de
l’œuvre parlaient de contradiction, de contestation et de caricature
pas très élogieuses des acteurs de premiers plan du régime COMPAORE.
Quand il y a polémique, le Burkinabè sait se faire lecteur.
Reconnaissons-le ce travail littéraire de celui qui a été porté à la
tête de l’Etat suite à des négociations politico-OSC après
l’insurrection populaire passe pour un témoignage pour l’histoire. Car
beaucoup d’hommes d’Etat de notre pays ne marque pas leur passage à la
tête de l’Etat par une trace historique et contestable. LAMIZANA fait
l’exception ! A ce niveau aussi, ZIDA a le mérite de rompre avec cette
fausse coutume des hommes politiques burkinabè réticent à sentir le
poids de la plume.
Des millions de livres ont été vendus en l’espace de deux semaines.
L’éditeur étant obligé d’en rajouter au tirage. Signe qu’au plan
marketing et commercial, le livre a fait tache d’huile.
Cependant quelques jours après la sortie du livre, un organe de
presse, et pas des moindres au niveau national, a annoncé que l’ex
Responsable adjoint du Régiment de Sécurité présidentiel a envoyé des
émissaires chez le Mogho Naaba Baongho de Ouagadougou pour recadrer
les propos de son œuvre.
Pour autant, ZIDA a-t-il raté sa sortie médiatique. A notre sens non
car il a rappelé aux actuels dirigeants de notre pays et à l’opinion
publique nationale comme internationale qu’il a beau être considéré
comme un déserteur de l’Armée, un renégat, un apatride, il reste avant
tout Burkinabè. Mieux, il a été un acteur de premier plan qui a
cherché à faire bouger son pays dans le bon sens. Au prix parfois de
sa vie et aussi de compromission qui se sont avérées plus tard
nauséabondes.
Si de nos jours, des personnes semblent feindre de ne pas le
connaître, ZIDA lui sait d’où il vient et surtout qui sont les acteurs
actuels de la scène politique burkinabè.
En fin stratège militaire, on le reste jusqu’à la mort, ZIDA provoque,
à notre sens un électrochoc, pour mieux évaluer la réaction des uns et
des autres, notamment les Sachems du moment. Cette « bouteille jetée à
la Mer » ne se retrouve pas dans l’océan de façon anodine. Elle y est
dans un contexte où les politiques actuels n’apportent pas des
solutions efficaces aux maux des burkinabè et/ou les errements de
l’armée ne sont pas de nature à rassurer le citoyen lambda qu’il
jouent leur rôle régalien et qu’il n’y a pas de complicité en son sein
avec les Terroristes. N’Gao, cette démarche sonne comme un ballon
d’essai. Non un tâtonnement comme l’observateur non averti pourrait le
penser.
Camille OUEDRAOGO/lesoleil.bf
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« Il est malheureux que les gens ne voient que les différences qui les séparent. S'ils regardaient avec plus d'amour, ils discerneraient surtout ce qu'il y a de commun entre eux, et la moitié des problèmes du monde seraient résolus. " (Paulo Coelho) »