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La coordination nationale de l’Initiative de la Grande muraille verte pour le Sahara et le Sahel (IGMVSS) a organisé du 4 au 8 novembre 2019 dans la région du Plateau Central, une caravane de presse sur les différentes techniques de la Gestion durable des terres (GDT). Il s’est agi de présenter aux hommes de médias ces techniques utilisées par ses partenaires mais aussi de vulgariser celles-ci pour en susciter un élan positif vers son utilisation.

Créer un développement endogène à travers l’utilisation efficiente des terres, c’est le miracle que réalise l’association Zoramb naataba (AZN) située dans le village de Guié. En face de ce qui passe comme le laboratoire de la structure, un terrain nu qui marque par la pauvreté de ses sols. Une démarcation qui est techniquement conseillée lorsqu’on veut exploiter un terrain par la technique du bocage. Et à notre guide, Saïdou Roamba de préciser, " notre site était exactement comme ce terrain nu que vous voyez ". Aujourd’hui, le contraste est frappant grâce à la technique du zaï.

Notre guide Saïdou Roamba, membre du bureau de l’AZN-Guiè

On peut constater sur le terrain que les paysans disposent d’un excellent cadre de travail, assurant de bons rendements.
Les arbres sont introduits dans l’axe du champ et les arbustes dans les haies vives, pour ne pas gêner les travaux de culture attelée ou motorisée.
La culture en zaï, permet de régénérer les sols avant de les préserver par une rotation culturale incluant la jachère pâturée avec une clôture électrique. De cette façon, les animaux sont sédentarisés dans les champs après les récoltes grâce à une clôture électrique solaire adaptée à la saison sèche (deux fils tendus à 20/30 centimètres d’écartement dont un joue le rôle de terre et l’autre est sous tension). Egalement dans le périmètre bocager, on note une copropriété informelle organisée autour du groupement foncier des bénéficiaires et comprenant des parcelles individuelles et des parcelles communes. Ce statut est informel du fait que l’insertion des parcelles au cadastre est une opération laborieuse et parfois coûteuse pour le monde paysan. Aussi, AZN mise sur le concept de " l’union fait la force ". Les structures se mettent ensemble pour accroître la productivité. On peut distinguer également sur le périmètre, un pare-feu. Il entoure toute la zone et la préserve des risques d’incendie toujours présents durant la longue saison sèche (octobre à mai). Une clôture mixte barre la route au bétail en divagation. Elle est composée d’un grillage mouton enserré entre deux lignes d’arbustes.
On a autour du site, des ouvertures qui permettent l’accès au site. Quatre portes couchées laissent passer les vélos et les piétons ; une barrière principale sert au bétail et aux tracteurs. Les chemins principaux et secondaires permettent de desservir chaque champ. Un bulli (grande mare en langue locale mooré) récupère les eaux des chemins pour abreuver le bétail. Il sert aussi à faire face à la période sèche.

Les élèves du Centre de formation des aménageurs ruraux (CFAR) de Guiè.

Un paysan satisfait après la récolte

Les parcelles individuelles bénéficient de tous les avantages qu’apportent les communs dans l’amélioration de l’agriculture et de l’élevage, tout en préservant la propriété individuelle, chère aux paysans. Chaque champ est accessible par un chemin et entouré d’une double protection : une diguette en terre doublée d’une haie vive. Au point bas du champ est aménagée une petite mare d’infiltration (banka) des eaux excédentaires.
Une école d’aménageurs ruraux est placée au cœur de la vie de l’association. Des jeunes de 13 à 18 ans y apprennent les techniques du bocage et de l’aménagement paysager. Après les études, ils sont recrutés ou placés auprès de structures privés. Certains demandent à rester dans cette " seconde maison ". Un studio-école appelé Ciné YAM permet aux membres de l’association et aux paysans de vulgariser la technique du bocage par des productions audio-visuelles. Ils sont tantôt acteurs des films, tantôt producteurs associés.
C’est avec plaisir que les hommes de média se sont fait les clients d’un après midi, en achetant des plantes fruitiers et ornementaux au niveau de périmètres de jardinage de l’association. Roger SAWADOGO.
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Présentation de l’ONG initiatrice

Terre verte est une ONG française, créée en 1989 et installée au Burkina Faso depuis 2001. Elle travaille sur la restauration des sols avec un concept novateur de développement rural qui a été établi dans les années 90 à la Ferme pilote de Guiè et qui est maintenant adopté dans 3 autres fermes pilotes du Burkina Faso (2 au Yatenga et 1 au Sanmatenga). Cette ONG a pour slogan : "Le bocage, pour intégrer la sauvegarde de l’environnement dans l’agriculture pluviale au Sahel."
Par une approche globale du problème, les promoteurs de cette technique intégrent la préservation de l’environnement dans l’agriculture sahélienne grâce à trois axes d’intervention : l’expérimentation, la formation et un appui direct aux agriculteurs.
Le concept est basé sur la création de périmètres bocagers dans un régime de copropriété coutumière, comprenant des parcelles privées appartenant à des agriculteurs et des communs gérés par une association de bénéficiaires.
Le résultat est un environnement restauré où l’agriculture n’est plus synonyme d’érosion, où l’élevage n’est plus synonyme de surpâturage et où les arbres et arbustes sont harmonieusement intégrés à l’environnement.
La technique du bocage consiste aussi à aménager également des routes rurales boisées et des retenues collinaires dans l’objectif de bien structurer les paysages ruraux et infiltrer massivement les eaux pluviales vers les nappes phréatiques. Roger SAWADOGO.

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