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La Cellule Norbert Zongo pour le journalisme d’investigation en Afrique de l’Ouest (CENOZO) a initié un forum en collaboration avec l’Office des Nations-Unies pour la lutte contre la drogue et le crime (ONUDC) le 24 septembre 2019 à Royal Beach hotel. Il s’agit de rappeler les fondamentaux de la profession et aussi de méthodes de lutte pour que les journalistes investigateurs puissent mieux exercer.

Ils sont déjà très peu et peu parmi eux exercent en toute quiétude leur métier. Aussi, il est nécessaire de mutualiser les efforts et techniques en vue de préserver les acquis de liberté et en même temps la profession. Venus des pays de l’Afrique de l’ouest, les « fouinneurs » ont suivi avec intérêt la cérémonie d’ouverture. Dans sa déclaration liminaire, Filomena Silva a rappelé que « la liberté est une quête inlassable pour laquelle les journalistes d’investigation sont engagés au quotidien » d’où la nécessité de travailler ensemble et de se donner des conseils pour prospérer. A sa suite, la responsable de l’ONUDC pour l’Afrique de l’ouest, Virginia De Abajo-Marques a traduit toute sa joie de voir que les journalistes dénoncent de plus en plus des cas de corruption, de détournement de deniers publics…« les journalistes ont l’avantage de faire partie intégrante de la société. A ce titre, ils peuvent avec la liberté de ton qu’on les connaît, dénoncer les crimes et autres trafics néfastes pour le continent », a-t-elle lancé au public. Dans le monde 1 individu sur 6 à accès à l’information sûre. Avant de terminer en rendant un hommage à son public. « Vous êtes les pôles spécialisés en matière d’investigation », a-t-elle ajouté comme lauriers. Pour réussir à développer le continent par la réduction de la corruption et des crimes, il faut que la formation soit permanente et continue, selon elle. Avant de conclure « les réseaux criminels sont organisés et il est important que les journalistes mutualisent leurs connaissances pour faire profiter à chacun d’eux de leur savoir-faire. Ibrahim Manzo sur la tribune a relevé que les journalistes ont un grand rôle à jouer dans la lutte contre le terrorisme. Pour lui les journalistes doivent créer des rubriques qui valorisent le vivre-ensemble. Ils doivent cependant être prudents dans leurs publications pour ne pas offusquer ou faire l’apologie des Hommes armés non identifiés (HANI). Mathata TSEDU dans sa communication a fait cas de la mentalité coloniale en Afrique du Sud qui persiste aujourd’hui et qui explique en partie les violences à l’encontre des étrangers.

Pendant longtemps le Colon a inculqué dans la tête de leurs partenaires que l’Afrique du Sud ne relevait pas de l’Afrique. C’était comme un pays à part à côté de l’Afrique. « Malheureusement, certains noirs ont intégré cette idéologie », a-t-il ajouté. Quoi de plus dangereux que le sentiment de ne pas faire une nation ou même entité entre les opprimés. Citant Steeve Biko, leader anti-impérialistes sud-africain, il dit en substance « la grande arme qui se trouve dans les mains des oppresseurs c’est la mentalité des opprimés ». Lui également a appelé les journalistes africains à s’unir. « Notre force réside dans notre nombre », avance-t-il. Il existe des jalousies à l’intérieur de la profession mais il est important d’aller au-delà. Il est nécessaire de savoir qu’aucun Etat ne veut l’immixtion des journalistes dans sa gestion. Lamine SANOGO de l’International Media Support (IMS), un partenaire de CENOZO a relevé que les journalistes devraient mettre en tête que « les vrais ennemis ne sont pas forcément les terroristes directement mais ceux qui profitent de cette insécurité pour faire prospérer leurs business divers ». Pour SANOGO la sécurité des journalistes est liée à l’indépendance de la Justice. « L’outil que les médias utilisent pour museler la presse, c’est la justice », conclut-il. L’indépendance de la justice est nécessaire pour garantir la sécurité des journalistes investigateurs. Des techniques de protection des données ont été apportées par Younoussa SANFO, expert en cyber-sécurité et Serges Daniel, correspondant Radio France International (RFI) aux confrères auditeurs du jour. Apres la projection du film Chameleon (caméléon, en français) qui retrace les risques qu’il prend lors de ses enquêtes, Annas Annas, investigateur ghanéen a du reste précisé aux jeunes confrères que « la sécurité du journaliste c’est d’abord son instinct de survie à lui, lui-même ». Le Contrôleur général d’Etat, Luc Maruis IBRIGA a souligné dans son speech que la corruption la plus pernicieuse c’est celle institutionnalisée. Elle renvoie à la culture de la corruption. L’impunité dans ce cas est érigée en mode de gestion. Cette situation selon lui est liée au manque de sanction à l’endroit des agents publics fautifs et des deux parties complices en général. Un tandem louable est initié avec les journalistes ces derniers temps et cela est salvateur selon lui. Notons que le forum de CENOZO s’est achevé à la veille du festival international de la liberté d’expression et de la presse (FILEP).
Ernest BONDAONE.

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