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La vente du maïs grillé est devenue l’activité préférée de plusieurs femmes à Ouagadougou en cette période hivernale. Il est difficile de faire un tour dans le centre-ville, les périphéries et quartiers résidentiels sans voir cette activité. Nombreuses sont les femmes qui s’adonnent à cette activité au point que nous nous interrogeons sur l’intérêt qu’engendre ce type de commerce.

Au Burkina Faso, le maïs est soigneusement grillé par les jeunes femmes et filles en cette période hivernale contrairement aux femmes des pays côtiers qui s’adonnent à la grillade de poissons, de bananes ... Une période qui coïncide d’ailleurs avec les vacances. En effet, difficile de parcourir un six mètre, une rue, sans apercevoir une femme ou une fille assisse auprès d’un fourneau, et un éventail en main grillant du maïs. Ce commerce est beaucoup propice en ces temps dans la mesure où il est facile de se procurer du maïs frais. " Je travaillais avec une dame qui peine à me payer. Et comme c’est la saison du maïs j’ai arrêté et je me suis lancé dans ce commerce pour pouvoir subvenir à mes besoins " a révélé Salamata Ouangre, vendeuse de mais grillé dans le quartier Cissin. A l’en croire, elle entame son activité entre 8h et 10h pour finir vers 22h. " J’achète mon maïs a boins-yaare (ndlr, un marché de la capitale Ouagadougou) souvent pour 7000 FCFA si j’ai beaucoup acheté c’est pour 10000 FCFA. Après la grillade, je peux comptabiliser un bénéfice de 3000 FCFA et même plus " a-t-elle déclaré. Grâce à ce petit commerce j’arrive à me prendre en charge et à subvenir un tant soit peu au besoin de ma famille. Par ailleurs, elle signifie que le prix d’achat du maïs est un peu cher cette année par rapport à l’année dernière ; situation qu’elle explique par la mauvaise pluviométrie.

Tout comme cette jeune fille, nombreuses sont ces femmes qui soutiennent leurs époux à travers cette activité. Selon Ganamé Fatimata, cette activité est rentable. " Avant j’étais ménagère. Mais vu la situation de la maison je me suis engagé dans ce commerce pour soutenir mon mari qui se débrouille aussi. Et je puis vous affirmer qu’avec ce commerce j’arrive à assurer le repas quotidien de mes enfants. Toutefois je déplore la cherté du mais cette année " a témoigné dame Ganamé. Et d’ajouter, que l’an dernier avec 2000F de mais elle peut avoir au moins 1000 FCFA de bénéfice. Mais cette année pour engranger ce même bénéfice il faut payer 3000 FCFA.

En plus de l’hivernage, vu que cette période coïncide avec les vacances scolaires, certaines élèves en profitent pour se faire de l’argent dans le but de préparer leur rentrée scolaire. " Je suis élève en classe de 4ème et comme je ne veux pas trainer à la maison à ne rien faire, j’ai préféré vendre du maïs grillé et payer mes fournitures avec l’argent que je vais gagner ", a affirmé Aline, qui vend régulièrement du maïs grillé dans le quartier Tanghin, durant les vacances. Idem pour Amira élève en classe de 1ere qui dit vouloir aider ses parents à préparer sa prochaine rentrée scolaire. " Je me lève très tôt pour aller chercher le maïs à côté du marché de mercredi communément appelé Arb-Yaar (ndlr, un autre marché de Ouagadougou). Je commence à partir de 8h et c’est vers 19h que je rentre à la maison, bien sûr avec la permission de mes parents. J’achète le maïs frais pour 3000 F et je peux avoir 750 à 1 000 F.CFA de bénéfice. Avec cet argent, je vais payer mes fournitures et mes parents vont se charger de la scolarité ", s’exprime-t-elle toute joyeuse.

Les grossistes quant à eux ne se réjouissent pas trop du marché de cette année. Ils trouvent qu’il peine à les satisfaire. Eux aussi, relève la cherté de la marchandise. M. Ouédraogo avec qui nous avons échangé au cours de ce reportage, relève qu’en comparant les chiffres, on est vite frappé par ses baisses comparées à ceux de l’année dernière à la même période. " L’année dernière j’ai vendu trois tonnes en deux mois mais cette année c’est un peu difficile ". Toutefois, j’implore le bon Dieu pour une bonne saison au risque de famine. L’espoir, voici ce qui fait tenir encore cette horde de grilleurs et grilleuses qui y gagnent tout de même quelque chose. De quoi les éloigner de vices !
Olga KABORE (collaboratrice)

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