Reportage sur l’Humanitaire
Les journalistes du Sahel outillés
Les journalistes de la région du Sahel ont participé à une rencontre le 20 juin 2019 à Dori, capitale de la région du Sahel. Dans la salle de réunion du Haut-commissariat pour les Réfugiés (HCR), les hommes de médias exerçant dans cette zone du Burkina de réviser les genres importants en la matière et aussi maitriser les étapes de la rédaction d’articles professionnels.
Stylos, dictaphones et calepins en main les hommes de médias ont répondu présents à la formation sur " reportage humanitaire " organisée par United Nations office for Coordination of Humanitarian Affairs (Ocha) le 20 juin 2019 au siege du HCR à Dori. Trois femmes étaient de la délégation des formatrices du jour Eve Sabbag, Christina Powel et Seyna Niang, tous du bureau de OCHA basé à Dakar.
La date de cette activité elle-même en dit long, à savoir la journée mondiale des Réfugiés. La situation humanitaire au Burkina Faso est préoccupante et il y a des raisons de convier les hommes de médias à la réflexion sur cette problématique. Il s’agit là de les rappeler les genres journalistiques et aussi de présenter les genres qui sied pour interpeller les décideurs politiques et au-delà les partenaires pour l’assistance. Par les articles de presse, les reportages radios…les journalistes et animateurs peuvent informer, sensibiliser sur les bonnes pratiques et contribuer à l’épanouissement des populations réfugiés et les personnes déplacées internes (PDI). Selon des chiffres livrés par OCHA en collaboration avec des agences des nations unies et autres ONGs, à la date du 17 mai 2019, on dénombrait au Burkina Faso, 43 centre de santé en service minimum, 146 653 personnes affectées, 16 centres de santé fermés, 1088 écoles fermées, 145 653 personnes affectées…Les Réfugiés sur le territoire national sont estimés à 170 447 tandis que les PDI sont au nombre de 25 074 personnes.
Une sécurité frigide
Au mois d’avril-mai, l’axe Kongoussi-Djibo était l’apanage de groupes armés qui y ont perpétrés des tueries, des enlèvements de religieux ou de représentants de l’Administration publique. Le rythme rapproché des attaques terroristes a poussé les populations soient à rallier les groupes armés, soient à se déplacer massivement car les actes des Forces de défense et de sécurité (FDS) n’est exempts de reproches. En janvier 2019, une nouvelle série d’attaques, particulièrement violentes, et des affrontements intercommunautaires à Yirgou et à Arbinda ont engendré le déplacement de 36 000 personnes vers des localités jugées plus sécurisées. Des sites de PDI ont été installés à Foulbé et Barsalogho mais récemment les populations sont allées plus loin comme dans le quartier Pazani à Ouagadougou, la capitale.
Au total, plus de 83 000 personnes se sont déplacées à l’intérieur du pays créant une situation humanitaire sans précédent. Le pays accueille déjà près de 25 000 réfugiés, dont la plupart sont des maliens dans la région du Sahel. A cela s’ajoutent des niveaux d’insécurité alimentaire et de malnutrition toujours préoccupants. Au total, 1,2 millions de personnes sont estimées en besoin d’assistance humanitaire en 2019, soit 5,7% de la population du Burkina Faso.
En 2018, une superposition de plusieurs facteurs a plongé près d’un million de personnes dans une crise alimentaire et nutritionnelle aiguë au Burkina Faso. La situation nutritionnelle reste préoccupante dans l’ensemble du pays avec un taux de malnutrition aiguë globale (MAG) de 8,4% et un taux de malnutrition aiguë sévère (MAS) de 1,6% chez les enfants de 6-59 mois selon les résultats préliminaires de l’enquête nutritionnelle nationale de 2018. Concernant l’insécurité alimentaire, et en dépit des bonnes perspectives de productions agricoles et fourragères, plus de 670 000 personnes seront dans une situation d’insécurité alimentaire chronique au cours de l’année 2019. L’insécurité alimentaire et la malnutrition sont spécialement préoccupantes dans les zones touchées par l’insécurité.
" Le Burkina Faso est touché annuellement par des inondations et des vents violents. Dans les régions les plus exposées du pays, ces catastrophes naturelles rendent plus vulnérables les populations vivant déjà dans la précarité. Les urgences sanitaires sont principalement les épidémies de rougeole, de méningite et de dengue. Les enfants et les femmes vivant dans les régions qui connaissent une insécurité grandissante ont un accès de plus en plus limité aux services sociaux de base et ils sont ainsi plus exposés. Environ 41 000 personnes pourraient avoir besoin d’assistance humanitaire suite aux catastrophes naturelles ou aux épidémies ", peut-on lire sur le site ww.reliefweb.int
Besoins énormes contre financements maigres
Dans le même temps, la mobilisation des ressources financières pour apporter un appui aux démunis régressent considérablement. Selon le Plan d’urgence Burkina Faso, février 2019, il faut en tout, $100M dollars américains pour le redressement de la situation. Les formateurs ont souhaité que les connaissances nouvellement apprises servent à mobiliser plus de ressources. Selon Alpha Oumar BARRY, responsable du bureau du Haut-commissariat pour les réfugiés (HCR) de Dori, l’aide psychologique est aussi indispensable. " Un simple sourire, réconforte et aide à rendre heureux ", a-t-il déclaré tout en insistant quand même sur la nécessité de venir en aide aux réfugiés. Vos articles, vos productions en somme, peuvent " susciter de l’empathie à l’endroit des réfugiés " a-t-il tenu à préciser aux journalistes.
Les reportages, l’utilisation de données fiables sur des sites internet appropriés ont été suggérés aux nouveaux apprenants pour des reportages pertinents.
Camille OUEDRAOGO.
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