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Lutte contre le terrorisme :
Des « idées nouvelles » pour accompagner les FDS

L’Association Fiil-Fââ a organisé le vendredi 24 mai 2019 au Conseil Burkinabè des Chargeurs (CBC) un panel sur le rôle de la société civile dans la lutte contre le terrorisme au Burkina Faso.

Comment utiliser les Technologies de l’information et de la communication (TIC) sans constituer une entrave au travail des Forces de Défense et de Sécurité (FDS) ? C’est la réflexion à laquelle l’Association Fiil-Fââ, « idée nouvelle » en langue lobiri, a convié les Forces vives de la Nation le vendredi 24 mai dernier au CBC.

Le plat de résistance de cette mi-journée était : « les forces de défense et de sécurité et l’usage des réseaux à l’ère de la lutte contre le terrorisme ambiant ». Une partie du déjeuner à laquelle ne se sont pas soustrait hommes de tenue, journalistes, lanceurs d’alerte, activistes, acteurs de la société civile malgré les intempéries de cette matinée.

A la cérémonie d’ouverture, Marguerite OUEDRAOGO/BONANE, Présidente du la Commission de l’Informatique et des Libertés (CIL) et la Secrétaire générale du ministère de la Communication représentant Remis Fulgance Dandjinou, Ministre de la communication et des relations avec le parlement ont salué cette initiative qui vient à point nommé dans un contexte où les attaques terroristes sont légion avec leur lot regrettable de morts civiles comme militaires, de blessés et de dégâts matériels multiples. La marraine Marguerite OUEDRAOGO/BONANE, Présidente de la CIL et le parrain Tontama Charles MILLOGO, Président de l’ARCEP ont relevé la nécessité de protéger les données à caractère personnelle car exposées dans les réseaux sociaux ils peuvent détruire toute une vie.

Sur la pléiade de communicateurs on pouvait noter Mahamoudou SAVADOGO, spécialiste des questions d’extrémisme violent et de terrorisme, Capitaine Hervé YE, Directeur de la communication de la Gendarmerie nationale, Sié Maxime DA, Ingénieur en système informatique et cyber-sécurité le Commissaire B. Samiré YONI, Ingénieur en cyber-sécurité et le Coach Azize BAMOGO, communicateur, secrétaire général du Conseil supérieur de la communication (CSC).

Pour Capitaine YE, les utilisateurs des réseaux sociaux doivent faire preuve de responsabilité lorsqu’ils sont connecté car « ce qui fait gagner des guerres et qui occasionne des dépenses faramineuses-à savoir le renseignement-les terroristes l’ont gratuitement sur les réseaux sociaux à travers certaines publications ». S’il salue la collaboration des populations pour certaines informations, il regrette que dans certains cas comme dans l’attentat de Capuccino certains utilisateurs des réseaux sociaux de par leurs publications ont contribué à disperser les efforts de déploiement des Forces de Défense et de sécurité (FDS). Il était publié notamment de fausses informations relatives à des tirs dans certains quartiers ce qui obligeait les FDS à s’y rendre alors que dans la réalité, le théâtre centrifuge des opérations était l’avenue Kwamé N’krumah.

Mahamoudou SAVADOGO a noté que dans la bande sahélienne, on note actuellement deux grands groupes : Le Groupe de soutien à l’Islam et aux musulmans (GSIM) et l’Etat islamique dans le Grand Sahara. Ce dernier groupe se distingue par sa violence sur les Forces de Défense et de Sécurité et sur les représentations de l’Etat et le premier utilise la technique de l’acceptation. Il utilise des techniques pour avoir l’adhésion de la population. Cela est favorisé par l’absence de l’Etat au plan des investissements sociaux de base dans certaines zones du pays et par la violence/arbitraire dans la répression des populations pour avoir des informations sur les terroristes. « On se radicalise seul, on ne radicalise pas toute une famille. Par contre, on peut le faire si on tue arbitrairement une bonne parte des membres d’une famille », a ajouté le chercheur en extrémisme violent et terrorisme.

Sié Maxime DA et le Commissaire B. Samiré YONI se sont rejoint dans leur commentaire et ont noté que l’utilisation des réseaux sociaux doit se faire avec responsabilité car toutes les fois que nous les utilisons, ce sont des pans et traces de notre personnalité que nous rendons publics.

Et à Azize BAMOGO, S.G de la structure de régulation des médias au Burkina Faso d’expliquer au public toute la complexité à poursuivre une personne qui utilise les réseaux sociaux. « Non seulement cette personne peut se présenter sous un faux profil et donc une identité fausse mais peut ne pas être dans le pays déclaré dans ces publications », a t-il précisé. Se pose alors pour lui la question de l’extra-territorialité de ces réseaux sociaux toute chose qui complique d’éventuelles poursuites en cas de délit. Pire ajoute l’enseignant en art oratoire, les détenteurs des industries qui offrent leur plate-forme sont plus riches que des pays. Alors utilisent-ils leurs influences dans les milieux politiques et d’affaires pour échapper à la législation. Pour Azize BAMOGO, il faut que pendant l’inscription à un réseau social, les gestionnaires des plateformes arrivent à rendre obligatoires certains renseignements avant d’autoriser une quelconque utilisation. Nécessité s’impose aussi de vérifier avant cette autorisation pour l’usage.

A noter que l’activité a été grandement soutenue par des personnes de bonne volonté. Au nombre de ceux-ci Ibrahim BELEM, directeur général de l’efficacité énergétique dont le président de Fiil-Pââ, Djoumité Toussaint Nestor NOUFE n’a pas manqué de citer le nom en guise de reconnaissance. L’Association compte publier les actes de ce panel les jours prochains et aussi ouvrir le débat en conviant à la même réflexion les populations de Kaya. Camille OUEDRAOGO.

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