Gouvernance dans les mines
Le ministre Idani comme Ponce pilate
Le ministre des Carrières et des mines, Oumarou Idani animé une conférence de presse le 3 juin 2019 au Bureau des mines et de la géologie du Burkina (BUMIGEB). Il s’est agi pour lui et son équipe technique d’apporter des éclaircissements sur l’affaire du traitement du charbon fin.
Le ministre Oumarou IDANI se lave les mains comme Ponce Pilate, personnage de la Bible. On l’aurait compris, l’engagement des journalistes et autres activistes de la société civile a fait sortir le ministre des mines de son silence béat. Ce dernier a tenu à donner des explications à cette affaire de charbon fin traité par la société minière ESSAKANE S.A de façon frauduleuse. Une affaire qui a été rendu publique par le journal Le Reporter. Le journaliste Ladji BAMA qui a traité de la question a dénoncé cette pratique de fausse déclaration et d’exportation illégale de ressources minières à travers ses écrits. Pour le ministre, il faut d’office écarter une éventuelle collusion entre le ministère et la société minière. Pour lui, à force de se taire face à la fausseté, l’opinion publique burkinabè croira que la société minière agit en complicité avec le ministère.
Le ministre a regretté le fait que le rapport des consultants censé éclairer et enrichir la décision du Procureur du Faso ait plutôt semé la confusion et condamné l’administration publique (ministère des mines et structures techniques rattachées) avant que l’opinion n’attende sa version des faits. Faisant l’historique des faits, il précise que c’est suite à une saisie de marchandise le 30 décembre 2018 à Bobo-Dioulasso par la Brigade nationale anti-fraude (BNAF) que le ministère a demandé à la BNAF de faire un rapport. Celui-ci a conclu « l’absence d’infraction de fraude à la commercialisation de l’or et des autres substances précieuses ». Le Procureur ne se serait pas contenter de ce rapport. Il a commis deux consultants spécialisés dans le domaine de la chimie et un autre dans le système douanier de déclaration. Après leur travail, les consultants ont déposé leur rapport d’expertise. Ce serait le contenu de ce rapport qui a été rendu publique par des structures comme le Réseau national de lutte anti-corruption (REN-LAC) et qui paradoxalement n’a pas été officialisé au niveau de l’opinion publique qui fait des gorges chaudes aujourd’hui. Pour le ministre, on ne peut pas « faire l’économie de la Science et de la Technique » si l’on veut avoir toute la Vérité sur cette question. Et au ministre de préciser sa volonté d’éclaircir la question en appelant à l’expertise d’un cabinet indépendant composé d’un métallurgiste spécialisé en chimie minérale, d’un juriste et d’un expert douanier, « tous de notoriété reconnue et choisis de façon consensuelle pour garantir toute la transparence ». La main sur le cœur le ministre croit que cette nouvelle étape d’expertise et surtout de vérification de conformité intégrée dans l’affaire contribuera à mettre un terme aux suspicions et aux procès d’intentions qu’on fait au ministère. Camille OUEDRAOGO.
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