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Commémoration du 3 mai
Quand ARBINDA se fait inviter

Les hommes de médias et les défenseurs des droits de l’homme se sont donnés rendez-vous ce 4 mai 2019 à la salle de la Direction générale de la coopération (DGCOOP) à Ouagadougou pour un panel. Cette activité se situe en marge de la journée internationale de la liberté de la presse.

Panel de haut niveau c’est le peu qu’on puisse dire de ce think tank organisé à la salle de la DGCOOP ce samedi. En effet, « médias et élections dans un contexte de défi sécuritaire et de conflits communautaires » a été le plat de résistance du panel du 4 mai dernier à Ouagadougou. Un panel qui a réuni des hommes de média, des intellectuels et les défenseurs des droits humains.

Les docteurs Abdoul Karim Saïdou, Khalifara SERE et Ludovic KIBORA étaient les animateurs de ce panel. Ils avaient comme medium, le modérateur Baba HAMA, ancien ministre de la Culture. Le Politologue Abdoul Karim Saïdou a ouvert le bal des interventions par sa communication axée sur « enjeux et mutations politiques actuelles ». Il a axé sa démarche sur deux axes à savoir la « faisabilité du scrutin de 2020 » et « les questions essentielles pour une couverture efficiente par les journalistes ». L’homme de l’Institut Tiémoko Marc GARANGO pour la Gouvernance démocratique (IGD) a relevé que la tenue d’une élection est un indicateur de la bonne santé d’une démocratie. Ainsi donc, elle constitue un test pour un Etat démocratique. Cependant, si les élections se tiennent comme prévues, la grosse question sera comment assurer la sécurité des journalistes dans les zones à risques ? La notion de zones à risques est variable, déclarera le communicateur car les zones jugées variables de nos jours peuvent être plus criminogènes ou calmes d’ici à la date de l’élection. On ne connaît pas l’agenda des terroristes ? Le deuxième axe sur les enjeux de la couverture médiatique des élections implique selon le juriste et politologue, une bonne connaissance de la réalité sécuritaire des zones où se tiendront les activités rentrant dans le cadre de l’organisation des élections. Pour Dr SAIDOU, les journalistes créent des tabous au sujet des reportages sur la tenue ou pas des élections. Pour lui, il faudra absolument négocier des formations auprès d’organismes pour que les journalistes soient bien outillés à l’heure de la couverture des élections.

Il y a des enjeux internationaux tels le G5 Sahel, l’entrée du Maroc comme pays membres de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), la clarification de la position de la Tunisie par rapport au Terrorisme…Un autre enjeu peut être le diagnostic des recommandations du Forum national sur la Sécurité (FNS). Qu’est-ce que le Gouvernement en a fait ?
Le deuxième intervenant est Dr Khalifara SERE, Administrateur civil et cadre du ministère de l’Administration territoriale. Il s’attardera sur les conflits au Burkina Faso et l’Etat. « Ce qui se passe aujourd’hui au Sahel Burkinabè ressemble fort à ce qui s’était passé dans les années 1862-1867 avec des conflits à l’intérieur du pays. A l’initiative de El Hadj Oumar TALL, un djihad et une colonisation d’une partie de notre territoire avait été initié et le Canton de ARBINDA avait été le bouclier qui en a mis fin. Cette zone selon le paneliste, constitue « un casque de protection », « un casque lourd ». Elle est la zone de convergence et d’influence de plusieurs phénomènes. Les Touaregs, les populations Peuls, les Kurumba se retrouvent en effet à Arbinda… Le Traité de protectorat signé entre le Macina et les Peuples de cette zone avait été signé à l’époque à ARBINDA. Mieux à la faveur de ce traité et du démantèlement de la Haute-Volta, Arbinda avait fait l’objet de clauses particulières. Un Administrateur de la Haute-Volta était allé jusqu’à écrire que Arbinda est comparable à « une principauté ». Dr SERE ira jusqu’à dire qu’une telle zone mérite d’être érigé en canton et tout au moins à un traitement particulier.
La perte de l’autorité de l’Etat, l’incohérence entre les schémas régionaux de développement et ceux au niveau central, la non application du décret portant élévation du gouverneur comme patron de la Défense civile…sont autant de dysfonctionnement de notre Administration qui mérite d’être revus et corrigés.
Dr KIBORA, anthropologue bâtira son intervention sur la notion du conflit. Pour lui le Burkina Faso est une mosaïque et il appartient à ses entités de renforcer les liens du vivre-ensemble. Dans les sociétés traditionnelles la gestion politique de la Cité était confié à « l’étranger » et celle de la Terre, aux « autochtones » ou populations anciennement installées. Pour lui, cela dénote de l’importance accordée à la gestion de la Terre, à l’Administration du territoire. C’est elle qui donne le pouvoir. C’est elle qui a le pouvoir. Il a par la suite défini le conflit. C’est un selon lui une rupture d’équilibre, un régulateur externe. Aussi parlant des voies de règlements des conflits, il évoque ceux internes, l’alliance à plaisanterie et autres mécanismes internes utilisés par des pays comme le Rwanda, l’Afrique du sud. Ces mécanismes à son entendement, n’ont pas été contestés par des structures modernes comme la Cour pénal internationale (CPI).
Les interventions des participants ont porté sur la nécessité pour l’Etat de s’assumer, de restaurer son autorité…Le règlement des conflits inter-ethniques et armés, la protection des journalistes en période électorale par une logistique adéquate… sont selon les journalistes autant de préalables pour une couverture efficiente et efficace des élections prochaines.
Camille OUEDRAOGO.

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