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Mouvements sociaux

Des flammes jaunes à Paris

L’image d’une France tout feux tout flamme ce début de week end n’a pas été apprécié par le Président français Emmanuel Macron. Avec lui nombre d’observateurs qui craignent un mouvement insaisissable et éventuellement une contagion.

La France, pays des Droits de l’homme et fille de l’Eglise brûle. Le mouvement social des Gilets jaunes viole le moratoire demandé par le Gouvernement par la voix de son Premier ministre.
Les images de l’Elysée en feu n’ont pas laissé indifférent le président français, Emmanuel Macron. Samedi, Jupiter-comme le surnomme ses fans-a dû sacrifier une journée de détente dans la station montagneuse de Mongie dans les Pyrénées (ndlr, car il devrait rentrer dimanche) pour rejoindre illico-presto la cellule de crise installée à Paris dans les locaux du ministère de l’Intérieur.

Pour le Président français, la faute revient à l’Etat qui n’a pas assez fait pour contenir cette crise. Des décisions vont suivre les jours suivants.
En attendant, jusqu’au samedi dans la soirée on notait toujours des barrages, des pillages et saccages de boutiques et des auto-dafé à l’intérieur de Paris la capitale.
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Gilets jaunes : qui sont-ils ?

Le mouvement des Gilets jaunes est apparu en France en octobre 2018 et s’est étendu dans de moindres proportions à d’autres pays. Ce mouvement social spontané trouve son origine dans la diffusion, principalement sur les réseaux sociaux, d’appels à manifester.
Des « indésirables VIP »
Le mouvement est marqué par une très importante mobilisation des forces de l’ordre les samedis (jusqu’à 89 000 agents, lors de l’acte IV). Des véhicules blindés de la Gendarmerie sont également présents, une mesure exceptionnelle en France métropolitaine. Dans une note du 12 janvier 2019, le procureur de la République de Paris invite les procureurs à lever les gardes à vue le plus tardivement possible, même en cas de classement sans suite, et à inscrire les Gilets jaunes interpellés sur le fichier de traitement des antécédents judiciaires, là encore y compris si les dossiers sont classés sans suite.
Le Gouvernement annonce une loi pour lutter contre les « casseurs » permettant notamment de sanctionner les organisateurs de manifestations non déclarées et l’instauration d’un fichier pour interdire la présence de manifestants radicaux dans les cortèges. Les mesures envisagées dans ce projet de loi posent des questions d’ordre juridique, notamment vis-à-vis du droit de manifester.
Les réponses du Gouvernement sont perçues par plusieurs organisations internationales comme une répression policière disproportionnée. Des membres du Conseil de l’Europe et de l’ONU expriment leurs inquiétudes vis-à-vis du projet de loi. La commissaire aux droits de l’homme du Conseil de l’Europe, Dunja Mijatovic, remet un mémorandum invitant les autorités françaises à « mieux respecter les droits de l’homme », à « ne pas apporter de restrictions excessives à la liberté de réunion pacifique » et à « suspendre l’usage du lanceur de balle de défense ».
Recul sur les taxes sur les carburants
Le 4 décembre 2018, alors que le mouvement se poursuit et que les représentants des Gilets jaunes refusent de le rencontrer, Édouard Philippe revient sur la position du Gouvernement, décrétant un moratoire de six mois sur la hausse annoncée des taxes sur les carburants. Cette annonce est jugée insuffisante par les Gilets jaunes et l’opposition au Gouvernement. Le lendemain, la présidence de la République annonce que la hausse des taxes ne figurera pas dans le projet de loi de finances pour 2019.
Allocution d’Emmanuel Macron du 10 décembre 2018
Lors d’une allocution prononcée le 10 décembre 2018 et vue par 23 millions de personnes, Emmanuel Macron annonce l’augmentation du revenu d’un travailleur au SMIC de 100 euros par mois dès 2019 « sans qu’il en coûte un euro de plus pour l’employeur », le retour à la défiscalisation des heures supplémentaires, l’annulation de la hausse de la CSG pour les retraites de moins de 2 000 euros par mois et une défiscalisation de la prime de fin d’année dans les entreprise. Il s’oppose au rétablissement de l’impôt de solidarité sur la fortune (ISF), une demande de certains Gilets jaunes.
Plusieurs médias relèvent que la hausse du revenu des travailleurs au SMIC reposera en grande partie (80 %) sur la mise en œuvre dès 2019 de sa promesse de hausse de la prime d’activité alors que celle-ci était prévue sur les trois années à venir. L’augmentation de la prime d’activité ne donne pas de droits supplémentaires, ni sur la retraite, ni sur l’assurance-chômage. Par ailleurs, aucune annonce en faveur du pouvoir d’achat des agents de la fonction publique n’est faite.
Les annonces d’Emmanuel Macron sont traduites dans la loi du 24 décembre 2018 portant mesures d’urgence économiques et sociales. Évaluées à 10,3 milliards d’euros, ces mesures doivent être financées à hauteur de quatre milliards par un plan d’économies, avec notamment une taxe sur les « géants du Web », la diminution de dépenses publiques, une réduction de la baisse de l’impôt sur les sociétés et la limitation de la niche Copé. Pour le reliquat de 6,3 milliards d’euros, il est décidé de laisser filer le déficit budgétaire de 2,8 % à 3,2 %, soit au-delà du seuil des 3 % prévus par les critères de convergence européens.
Grand débat national
Face à la crise, l’exécutif lance un grand débat national, qui se déroule de mi-décembre 2018 à mi-mars 2019. Cette consultation propose de faire remonter les souhaits des Français autour de quatre grands thèmes (transition écologique, fiscalité, services publics et débat démocratique), le Gouvernement excluant notamment l’immigration, la peine de mort, l’interruption volontaire de grossesse et le mariage homosexuel de la consultation. En réaction à la plate-forme numérique du grand débat, des Gilets jaunes créent le site internet « Le vrai débat ».
Profil des manifestants
Les Gilets Jaunes est un mouvement ondoyant. Sa spontanéité, l’absence d’encadrement partisan, de structure et de revendications claires ont fait que le mouvement a été analysé comme une jacquerie fiscale moderne, c’est-à-dire un mouvement de colère populaire dû à une fiscalité jugée injuste ou mal répartie.
Beaucoup de manifestants, qui représentent principalement les classes moyennes, expriment le sentiment de mépris dont ils estiment faire l’objet de la part des élites urbaines. La Süddeutsche Zeitung y voit ainsi « la rébellion d’une classe moyenne qui se sent marginalisée socialement et géographiquement par les personnes les mieux rémunérées des grandes villes ».
Pour Vincent Tiberj, professeur à l’IEP de Bordeaux, les Gilets jaunes « incarnent ce que le sociologue Olivier Schwartz appelle les « petits moyens » : ils travaillent, paient des impôts et gagnent trop pour être aidés et pas assez pour bien vivre ». La thématique du chômage est ainsi absente des protestations.
Orientations politiques
Si au début on dit que le Mouvement puise beaucoup plus dans les méandres du front National, cela est de plus en plus déconstruit. Une enquête d’opinion réalisée par Elabe fin novembre 2018 fait état d’une « sur-représentation des électeurs de Marine Le Pen chez les Français se définissant comme Gilets jaunes », 42 % de ses électeurs lors de l’élection présidentielle de 2017 se définissant comme tels (contre respectivement 20 % et 5 % chez les électeurs de Jean-Luc Mélenchon et d’Emmanuel Macron). Les autres études confirment que les sympathisants RN et FI sont plus enclins à soutenir le mouvement que ceux des autres partis.
Au fil des semaines, notamment en février 2019, les études d’opinion montrent une baisse sensible du soutien des sympathisants du Rassemblement national aux Gilets jaunes, les partisans de La France insoumise étant désormais plus favorables au mouvement que ceux du RN.
Relations avec les médias
La Cohabitation du mouvement avec les médias dits « classiques » est à la limite de la tolérance. Au tout début de la mobilisation, les médias traditionnels se montrent bienveillants à l’égard du mouvement, « traité comme très rarement l’a été un mouvement social » selon Mediapart. Mais, à partir des premiers samedis de décembre, ils mettent principalement en avant les violences intervenant en marge des manifestations. Les Gilets Jaunes n’apprécie pas le caractère violent de leur combat mis sur les feux de la rampe par les médias traditionnels ou classiques.
Des Organisations inquiètes
Plusieurs centaines de personnes sont blessées, parfois très gravement, notamment chez les manifestants. Ce qui est considéré comme une mauvaise conduite du maintien de l’ordre entraîne des craintes de la part d’associations comme Amnesty International ou d’institutions comme l’ONU et le Conseil de l’Europe. L’usage de certaines armes non létales (LBD, grenades de désencerclement) est remis en question.

Carte d’identité des Gilets Jaunes

Le mouvement des Gilets jaunes est apparu en France en octobre 2018 et s’est étendu dans de moindres proportions à d’autres pays. Ce mouvement social spontané trouve son origine dans la diffusion, principalement sur les réseaux sociaux, d’appels à manifester.
Date de début : 17 novembre 2018
Participants : Pic à 287 710 personnes le 17 novembre 2018 (selon le ministère de l’Intérieur)
Blessés : 1 843
Organisateurs : Mouvement peu structuré

Tactiques : Désobéissance civile, Barricade, Émeute, Vandalisme, Incendie criminel, Pillage, manifestation, Médias sociaux.

Localisation du mouvement :
• Mouvement des Gilets jaunes dans le monde
• Mouvement des Gilets jaunes en France
• Mouvement des Gilets jaunes en Belgique
Source : google.fr et wikipedia.org
Synthese de Camille OUEDRAOGO

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