Terrorisme au Soum
Notre guerre asymétrique va t-elle réussir ?
L’armée est-elle en harmonie avec la population a Djibo ? Rien ne démontre une parfaite lune de miel. En effet, depuis plusieurs jours, cette relation qui n’était pas déjà forte s est fragilisée au fil du temps.
Quid des raisons de la fragilisation ? Il y a de cela quatre jours, les éléments du Groupement des Forces anti-terroristes( GFAT) ont fait une sortie musclée en ville a dix-huit ( 18) heures en bastonnant tous ceux qu’ils croisaient sur leur chemin. Et cela au mépris du communique du Gouverneur de la région du Sahel, Peggy Hyacinthe YODA qui stipule que le couvre-feu débute a 20heures et s achevé a six(06) heures. Le Gouverneur étant le représentant du Chef de l’Etat.
"Il y a une confusion entre couvre-feu et état d’urgence. L’armée parle d’Etat d’urgence quand la population privée de droit de circulation a soif d’un minimum de libertés", explique un administrateur civil qui a requis l’anonymat.
Cet après-midi noire a Djibo a porté un coup de massue a une économie déjà chancelante. En effet, des commerçants, des jeunes valides en balade...ont subi les coups de massue et autres cordelettes des militaires. Un FDS a même été victime de cette bastonnade, du moins battue( SIC).
Des inquiétudes du moment
Cette situation désagréable a fragilise l’entente entre populations et FDS.
Or, il est un fait, en matière de guerre asymétrique, il faut que les FDS aient l’adhésion des populations pour réussir.
Sur les ondes d’un media, des auditeurs venant du Soum (populations du Soum) ont condamné ce mépris des FDS a leur endroit. Pire, ils ont déploré le fait que les FDS sont devenus des super-citoyens au point de saborder l’arrêté du Gouverneur instituant les heures du couvre-feu. Au sein de la population lors de notre passage, une telle situation de frustration et de tension était perceptible.
"Certes, nous reconnaissons qu ils font un travail considérable pour notre sécurité mais pourquoi saboter ce bon travail en humiliant les populations", nous a confié S.A un commerçant du grand marche. Avant d’ajouter, "nous n’étions pas d’accord avec ceux qui violaient le couvre-feu. Aussi nous soutenions les FDS. Mais avec la dernière sortie nous sommes déçus d eux".
Jusqu’à a notre départ de Djibo, hormis le rappel des heures de couvre-feu que le Haut-commissaire a demande de rappeler, aucune excuse n est venue de la hiérarchie de l’Armées.
La hantise des cadavres
Cadavre piège fait peur : c est le titre qu on pourrait donner a un film sur Djibo depuis l affaire du cadavre piège qui a coute deux morts et plusieurs blesses a la périphérie de Djibo. A la Radio La Voix du Soum, l une des radios, le communique d’enlèvement et/ou d identification d un cadavre passe régulièrement depuis quelques jours mais aucun proche ne se signale jusque la. Qui est fou entend t-on au sein de la population.
Quid des témoignages ? "Même si les parents reconnaissent leur proche décède, je doute fort qu ils se signalent. En effet, depuis l’affaire du cadavre piège, les cadavres jonchent les pistes rurales. Personne ne procède a l’enlèvement et a l’enterrement. Il y a des villages ou a proximité on voit des cadavres en putréfaction", confie déçu Hamadoum Dicko. Ousmane Savadogo de la commune de Tongomayel enfonce le clou : "Je ne suis pas si âgé que cela mais ce sont des signes de fin du monde. Comment une famille va fuir son cadavre".
La Croix-Rouge qui fonçait dans les brousses les plus reculées fait le minimum car ayant été victimes d’enlèvement de ses employés et de son véhicule. "Notre dernière communication avec eux c était a Kongoussi après, ils ont été enlevés", déclare triste un employé du Bureau de Djibo.
Les structures humanitaires ont visiblement du pain sur la planche a Djibo.
Ernest Bondaoné de retour de Djibo pour www.lesoleil.bf.
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