hk

Entretien avec Ismaël TRAORE, Coordonnateur de l’Union des Jeunes pour le Développement (UNIJED/ Afrique).

Self made man, Ismaël TRAORE est de ceux qui ont consacré leur vie au Sahel burkinabè à défendre les droits des personnes vulnérables et particulièrement les Jeunes. Centre de formation des jeunes aux métiers, campagne contre les maladies (paludisme, tuberculose…), formation et démarche de réinsertion des populations déplacées internes (PDI) portent tous la griffe de cet homme dont l’engament pour les droits humains n’est plus à démontrer. Dans la série d’articles pour mieux appréhender les questions d’extrémisme violent et de Terrorisme, votre journal lui a consacré trois petites questions. Lisez plutôt !
Le Soleil : Comment analysez-vous la question terroriste au niveau de la province du Soum ?
I.T  : La question terroriste au Nord a atteint son paroxysme depuis le 18 octobre dernier date à laquelle la Brigade Territoriale (BT) de Djibo a été attaquée en plein cœur de la ville sans qu’on ait pu appréhender les assaillants à la sortie. Pour une localité qui dispose de plusieurs unités déployées pour la circonstance surtout le Groupement des Forces Anti-Terroriste (GFAT) c’est difficile à comprendre.

Le Soleil : Ya -t-il un quelconque lien qu’on puisse faire entre l’insuffisance d’infrastructures sociaux de base et la radicalisation des jeunes dans cette contrée de notre pays ?
Quand on creuse en profondeur, je pense qu’on peut établir justement un lien puisque la radicalisation tire ses fondements dans l’injustice, la corruption, le désespoir, et tout ça fait appel à l’extrémisme violent et l’extrémisme violent appel au terrorisme. Si les infrastructures socio de base (santé, hydraulique, loisirs, communication, formations etc.) sont équitablement réparties dans les provinces, il n’y a pas de raison que les jeunes se radicalisent.

Le Soleil : Expliquez-nous davantage !
Les infrastructures socio de base sont le socle du développement au niveau local. Leur manque/insuffisance ne se justifie pas dans certaines contrées du pays. Surtout pour certaines localités qui ne datent pas d’aujourd’hui comme la province du Soum, qui est vieille de création.
Les groupes extrémistes exploitent la pauvreté ambiante des jeunes et celle des localités. Il est difficile tout de même de comprendre que malgré la richesse des sols et du sous-sol certaines zones comme le Soum soient à ce niveau de développement arriéré. Les groupes terroristes profitent de ces retards de développement pour endoctriner les jeunes. Ils ont ainsi un boulevard. Un simple exemple, la question des engins explosifs qu’on place sur les routes, je pense que si certaines routes principales étaient bitumées, les assaillants n’auraient pas le temps de les lacer et endeuiller des familles.

Le Soleil : Votre mot sur cette question pour finir !
Je lance un appel pressant aux gouvernants d’agir avec énergie pour trouver une solution au problème qui n’a fait que trop duré avec ses corollaires. Il faut agir avant que le Nord ne s’embrase et devienne un « no man’s land »
Entretien réalisé par Roger SAWADOGO dans une fenêtre spéciale dénommée « une série d’articles pour comprendre ce qui nous arrive ».

>> Notre équipe

Newsletter

Proverbe Le vivre ensemble

« Il est malheureux que les gens ne voient que les différences qui les séparent. S'ils regardaient avec plus d'amour, ils discerneraient surtout ce qu'il y a de commun entre eux, et la moitié des problèmes du monde seraient résolus. " (Paulo Coelho) »