Un marteau pour tuer un moustique qui se cache : pourquoi les terroristes survivent à la mobilisation militaire internationale contre eux ?
Cette tribune a un double objectif : apprécier à sa juste valeur l’augmentation du budget militaire par le gouvernement burkinabè pour faire face à la menace terroriste et inviter à approfondir la réflexion sur la crise pour s’attaquer aux conflits qui la sous-tendent, en explorant une gamme compréhensive d’approches pour la résoudre.{{}}
C’est pénible, c’est douloureux de voir un nombre croissant de nos frères tombés sous les balles des terroristes qui croient combattre pour Allah. L’état d’urgence décrété par le gouvernement burkinabè après un conseil de ministres extraordinaire, alors que le monde s’apprêtait à célébrer le Nouvel an, indique bien le niveau de gravité que la crise a atteint. Mais pour affronter cette crise, nous devons garder le moral haut et regarder l’avenir avec sérénité, lucidité et optimisme.
Toute crise, quelle que soit sa gravité, est aussi une opportunité pour se réformer, s’amender et se repositionner pour un meilleur avenir. Face à un ennemi qui avance et sème la mort et la terreur sur son passage, il est contreproductif de passer le temps à se soupçonner et à s’accuser mutuellement ; il faut s’unir, au-delà des clivages politiques, pour combattre et vaincre l’ennemi par tous les moyens requis.
Tout est loin d’être sombre au Burkina. Il y a bien des zones d’ombre, des points faibles dans l’administration actuelle du pays. Mais toute évaluation objective et équilibrée du gouvernement doit aussi reconnaître des progrès importants faits par le gouvernement et le peuple burkinabè en l’espace de quelques années.
Au milieu de contraintes budgétaires, le gouvernement a fait des efforts louables, bien qu’insuffisants jusque-là, pour faire face à la menace terroriste croissante aussi bien dans les limites des frontières du Burkina qu’en dehors du pays, en collaboration aussi avec des partenaires internationaux comme la France et les USA et d’autres pays de la sous-région dans le cadre du G5-Sahel.
Ces efforts et partenariats ont été surtout faits dans le domaine militaire (renforcement des capacités techniques et opérationnelles, coopération dans le renseignement et le partage d’informations, conduite d’opérations militaires conjointes surtout à la frontière avec le Mali). Même si des efforts non-militaires ont été aussi faits, — nous pensons au Programme d’urgence pour le Sahel (PUS), aux projets PDEV II, Voix pour la Paix, et Partenariats pour la paix financés par l’USAID ; et d’autres financés par l’Union européenne et la Coopération danoise — force est de constater qu’il y a un grand déséquilibre dans l’allocation des ressources pour la lutte contre le terrorisme.
C’est pénible, c’est douloureux de voir un nombre croissant de nos frères tombés sous les balles des terroristes qui croient combattre pour Allah. L’état d’urgence décrété par le gouvernement burkinabè après un conseil de ministres extraordinaire, alors que le monde s’apprêtait à célébrer le Nouvel an, indique bien le niveau de gravité que la crise a atteint. Mais pour affronter cette crise, nous devons garder le moral haut et regarder l’avenir avec sérénité, lucidité et optimisme.
Toute crise, quelle que soit sa gravité, est aussi une opportunité pour se réformer, s’amender et se repositionner pour un meilleur avenir. Face à un ennemi qui avance et sème la mort et la terreur sur son passage, il est contreproductif de passer le temps à se soupçonner et à s’accuser mutuellement ; il faut s’unir, au-delà des clivages politiques, pour combattre et vaincre l’ennemi par tous les moyens requis.
Tout est loin d’être sombre au Burkina. Il y a bien des zones d’ombre, des points faibles dans l’administration actuelle du pays. Mais toute évaluation objective et équilibrée du gouvernement doit aussi reconnaître des progrès importants faits par le gouvernement et le peuple burkinabè en l’espace de quelques années.
Au milieu de contraintes budgétaires, le gouvernement a fait des efforts louables, bien qu’insuffisants jusque-là, pour faire face à la menace terroriste croissante aussi bien dans les limites des frontières du Burkina qu’en dehors du pays, en collaboration aussi avec des partenaires internationaux comme la France et les USA et d’autres pays de la sous-région dans le cadre du G5-Sahel.
Ces efforts et partenariats ont été surtout faits dans le domaine militaire (renforcement des capacités techniques et opérationnelles, coopération dans le renseignement et le partage d’informations, conduite d’opérations militaires conjointes surtout à la frontière avec le Mali). Même si des efforts non-militaires ont été aussi faits, — nous pensons au Programme d’urgence pour le Sahel (PUS), aux projets PDEV II, Voix pour la Paix, et Partenariats pour la paix financés par l’USAID ; et d’autres financés par l’Union européenne et la Coopération danoise — force est de constater qu’il y a un grand déséquilibre dans l’allocation des ressources pour la lutte contre le terrorisme.Ce déséquilibre ne s’explique pas seulement par la cherté de l’équipement militaire : un seul avion de combat de qualité coûte plus de 100 millions de dollars (un pactole au Burkina où le budget de l’Etat est chroniquement déficitaire).
Cela s’explique aussi par une analyse et une compréhension partielle de la crise terroriste que beaucoup semblent réduire à un problème sécuritaire qui peut être résolu simplement par un accroissement de capacités militaires.
S’il est vrai que les forces de défense et de sécurité de l’Etat ont besoin de ressources et d’équipement adéquat pour pouvoir efficacement nous protéger et se protéger dans l’exécution de leur mission —l’équipement actuel est désuet—, il est aussi vrai que le terrorisme, surtout celui avec des revendications « jihadistes », ne peut se résoudre seulement par des moyens militaires déployés dans le cadre d’une doctrine militaire traditionnelle inadaptée pour le type de guerre asymétrique que nous livrent les terroristes.
Ceux qui nous attaquent somme comme des moustiques qui se cachent et qui apparaissent pour piquer et être tués ou pour retourner à leur cachette. Dans les attaques terroristes que nous avons connues, leurs armes se réduisaient à des kalachnikovs, à des engins explosifs non-improvisés, et à leurs propres corps, mus par une compensation financière et la conviction de se battre pour une cause juste. En toute vraisemblance, ils sont donc moins bien équipés et entraînés que nos forces de défense et de sécurité.
Mais leur force réside dans leur capacité à opérer et à rester dans le secret, le plus souvent avec la complicité d’amis, de parents et d’autres connaissances. Si nos Etats augmentent leurs budgets militaires — cela est justifiable et nécessaire — en réponse à la guerre que nous imposent les groupes terroristes, il est fort probable que ces derniers changent aussi leurs modes opératoires, car ils font eux aussi des choix rationnels et stratégiques suivant ce qui leur apparaît financièrement et militairement faisable.
En outre, une analyse plus complète de la crise terroriste —à laquelle nous nous attelons ailleurs—montre bien que le terrorisme n’est pas seulement le résultat de la défaillance de l’appareil sécuritaire des Etats mais aussi de facteurs politiques, socio-économiques, identitaires et religieux auxquels il faut également s’attaquer par des initiatives non-militaires.
A la base du terrorisme, il s’agit des conflits, aux niveaux local et international, qui opposent les groupes terroristes et ceux qu’ils considèrent comme leurs ennemis (les puissances occidentales et les Etats alliés qui les combattent). Il importe donc d’ajouter à la mobilisation des moyens militaires et au renforcement des capacités militaires des Etats des initiatives civiles pour réduire et gérer les conflits qui motivent le recours au terrorisme par certains individus et groupes pour obtenir gain de cause.
A ce sujet, une gamme d’options et d’approches existent qu’il faut explorer, évaluer et sélectionner dans le cadre d’une stratégie cohérente assortie de plans d’actions de lutte contre l’extrémisme violent pour prévenir et réduire la violence terroriste au Burkina et dans la sous-région. Une telle discussion ne se fait pas dans la presse de peur de révéler à l’adversaire ses armes, ses faiblesses et ses secrets avant la guerre.
M.BERE
SCAR, George Mason University, USA.
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