Guéguerre Ouattara-Soro
Un « gros caïman » retourne dans la mare
Sa venue au Tribunal en écharpe de député pour cette séance en appel introduite par ses avocats en disait déjà long sur sa volonté de ne pas laisser en paix le Parquet. En effet, à l’audience d’avant, 15 janvier dernier, le Tribunal lui avait dénié cette démarche car il ne serait plus député s’il arrivait que sa peine soit lourde. Alain Lobognon, proche de l’ex Président de l’Assemblée nationale de Côte d’Ivoire, Guillaume Soro et membre des Forces nouvelles (ex rébellion ivoirienne) en est sorti libre comme un poisson dans l’eau. Du moins comme un caïman qui rejoint la mare politique ivoirienne après un séjour difficile hors des eaux.
La grève de faim de 48 heures entamée la veille de ce jugement en appel par l’ex membre de la Fédération estudiantine et scolaire de Côte d’Ivoire (FESCI) avait déjà donné le ton sur cette séance électrique.
De la première sentence, un an de prison ferme pour « divulgation de fausses nouvelles et incitation à la haine » à la libération après près d’un mois de prison, on peut dire que les proches du député Lobognon ont poussé un grand soupir à la lecture du verdict. Et sans doute les proches diront « Lagô Tapé (c’est l’œuvre de Dieu, en langue bété, la langue maternelle du député !) ».
Est-ce une victoire du camp Soro ou un rétropédalage du clan Ouattara ? Une chose est certaine, Alain Lobognon, ex ministre des Sports de Côte d’Ivoire a rejoint ses camarades politiques pour les prochaines joutes électorales après un procès historique qui a mis face-à-face deux pouvoirs, le législatif et le judiciaire. Dans cette galaxie, Affoussiatou BAMBA Lamine, des ex leaders du mouvement estudiantin, des partisans, sympathisants qui n’ont pas hésité à mettre en place un parti dirigé par Guillaume Soro, l’ex leader estudiantin devenu rebelle puis politique. Une galaxie constituée depuis les campus d’Abidjan et qui ne fait que grossir à la suite des ambitions de son leader Guillaume Kigbafori SORO.
Pour Affoussiatou BAMBA Lamine, c’est tout simplement un « procès politique » parce que « Lobognon est un proche de Guillaume Soro et parce qu’Alain Lobognon s’est prononcé contre la tentative de vouloir faire un troisième mandat du président de la République ». L’avocate et proche de ce camp politique dirigé par Soro n’a pas d’autres analyses que de charger le clan politique de l’actuel président ivoirien.
Faire baisser la tension !
Au nombre des exceptions soulignées par les avocats du « ndlr, géant (taille) ministre) », l’incompétence du tribunal de première instance à juger un ancien ministre, conformément aux textes. Une exception balayée du revers de la main par le président de la cour d’appel, le magistrat Ali Yéo.
Est-ce pour faire baisser la température sociale ? A la surprise générale, le procureur a requis la peine de six (06) mois avec sursis et la relaxe immédiate du prisonnier.
En rappel, Le procureur de la République près le tribunal de première instance du Plateau, Richard Christophe Adou, reprochait à Alain Lobognon, ex-cadre de la rébellion des Forces nouvelles (FN) et proche de Guillaume Soro, président de l’Assemblée nationale à l’époque, d’avoir annoncé le 9 janvier, sur son compte Tweeter, que le parquet avait émis un mandat d’arrêt contre le député Jacques Ehouo, maire élu du Plateau (Abidjan) sous la bannière du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI, parti d’Henri Konan Bédié) inculpé pour « détournement de deniers publics). Camille OUEDRAOGO.
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