Séminaire sur la Foi chrétienne

« Mettez l’homme au cœur de votre business », Père Jésuite François KABORE.

Est-il possible de combiner vie chrétienne et vie professionnelle sans perdre son âme, c’est la question auquel se pose plusieurs entrepreneurs et hommes d’affaires chrétiens catholiques. Certains chrétiens ont parfois le sentiment que le travail les éloigne de leurs convictions religieuses. Qu’on soit dirigeant ou salarié d’une entreprise, il n’est pas facile de vivre en Chrétien dans le milieu professionnel ou dans les affaires. (Stratégie, efficacité, 

Conflits, corruption, jalousies, pression…).

 Le séminaire international sur « la foi chrétienne dans le milieu professionnel et des affaires » qui s’est tenu le dimanche 3 septembre 2023 au Centre Cardinal Paul s’est consacré à répondre à ces préoccupations avec des communicateurs aguerris. Ce séminaire a en effet, a donné les outils nécessaires aux participants et participantes pour témoigner de votre Foi chrétienne dans leurs milieux de vie respectifs.

Le Séminaire riche en enseignements a  été animé par des spécialistes, des experts en Bibles et en économie à savoir l’Abbé Jean Emmanuel KONVOLBO, Prêtre Diocésain, Expert en Bible, Ancien directeur du Centre Cardinal Paul Zoungrana. A ses côtés le Père François KABORÉ, Prêtre jésuite, Directeur de Kosyam Jesuit university of sciences, Maitre de conférences agrégé de sciences économiques des universités et Dr Dénis OUEDRAOGO, Ancien ministre en charge de l’agriculture, Maitre-assistant en sciences économiques de l’Institut de développement rural (IDR) de l’Université Nazi Boni de Bobo-Dioulasso. Et enfin un laïc en la personne de M. Alain KY, Fiscaliste- Économiste, Berger Diocésain du renouveau charismatique à Bobo- Dioulasso. 

Dans son mot introductif, le Père François KABORÉ a demandé aux participants et participantes de se départir des faux préjugés à savoir que les affaires sont incompatibles avec la foi. Ces préjugés sont du reste battus en brèche par l’Eglise qui a elle-même édictée la Doctrine sociale de l’Église (DSE). Our le Père Jésuite, il faut que les chrétiens puisent leur engagement ferme dans la vie sociale en se basant sur la DSE. Cette doctrine désigne les textes et la réflexion produite par le magistère catholique en vue d’incarner l’Évangile dans les réalités politiques, économiques et sociales. Le but réel de la DES étant d’aider les catholiques à faire le lien entre la vie de foi et l’engagement dans la vie sociale. L’intervention de l’Église dans ces questions repose sur la conviction que l’Évangile est indissociable d’une recherche de justice, qui ne se joue pas seulement au niveau individuel mais aussi au niveau social. Et d’énumérer des valeurs de la DES que les chrétiens doivent avoir pour bien prospérer en affaire. Il s’agit de l’amour du prochain et l’amour de Dieu, la recherche de la vérité, la résurrection, immortalité de l’âme, paix entre les hommes. L’intégrité, de la compétence, le refus de la corruption, la manifestation de l’amour du prochain à travers la mise en place d’un réseautage…Mais, « la puissance du réseau se base sur l’intégrité de chaque individu qui le compose ».  Il faut rechercher les richesses mais « mettre l’homme au cœur de votre business », précise Pr KABORE.

Dans cet ordre d’idées, Abbé Jean Emmanuel KONVOLBO déclare que le chrétien engagé en affaires doit être un homme d’action. Il doit passer de la théorie à la pratique et s’appliquer la méthode du Voir-Juger et agir. A l’instar de l’invite de Paul Ricoeur, il doit passer de l’éthique fondamentale à l’éthique appliquée. Le Réseau est source de richesses humaines, sociales. Cependant, il faut être prudent pour ne pas s’associer en affaire avec des catholiques peu recommandables. « Sous prétexte de notre foi, on baigne dans la médiocrité », averti-t-il.

Dr Yves KINDA rejoint ses prédécesseurs en appelant à lire la DES et se baser sur les valeurs de l’Economie de François. « La politique est le lieu par excellence de la charité », affirme-t-il avec foi. Et de prendre des exemples sur sa vie professionnelle et sa volonté affichée de rendre service aux plus vulnérables lors de son passage en politique.   

Mgr Gabriel SAYAOGO, Archevêque de Koupela, lui, a relevé la nécessité d’aller vers une économie plus juste, plus humaine. « Parfois nous gardons notre corbeille de pain bien remplie et nous ne partageons pas avec les autres », a-t-il souligné. Telle la mère du Christ qui s’est fait petite pour mieux grandir, confions nos modestes vies à Dieu, seul maitre de notre élévation, confie le prélat.

Dr Dénis OUEDRAOGO, Ancien ministre de l’Agriculture est formel, la grâce d’être élevée est l’affaire de Dieu mais elle s’appuie sur le chrétien qui est lui-même sel, lumière et levain dans sa propre société. Pour réussir, les valeurs humaines de travail, de ponctualité, d’intégrité, de respect du bien public… doivent être un préalable pour le chrétien qui veut réussir. 

S’appuyant sur les pouvoirs qui sont donnés aux chrétiens à la faveur des sacrements et sur la lecture qui peut être faite de la parabole des Talents, le Berger Alain KY du Renouveau Charismatique de Bobo-Dioulasso affirme que le chrétien doit travailler à être le meilleur dans son domaine. «  La compétence que tu as si tu ne la développe pas, c’est en ce moment même que tu baignes dans le péché», martèle-t-il.

Quid de l’EOF, “The Economy of Francesco” ? C’est un mouvement mondial de jeunes qui visent à changer les modèles économiques actuels, et à construire un avenir plus inclusif et plus juste. L’événement avait été initié par le Pape François en 2019, lorsqu’il a demandé aux économistes et aux jeunes de donner vie à l’idée d’un type d’économie différent, plus attentif aux membres les plus faibles de la société, et qui ne soit pas exclusivement axé sur le gain de richesses matérielles.

En rappel en 2019, le pape François avait invité les jeunes économistes, entrepreneurs et « change-makers » du monde entier à une rencontre à Assise, du 19 au 21 novembre 2020. Il les invita à l’occasion à s’engager, dans l’esprit de Saint François, à œuvrer à une économie juste, durable et inclusive ne laissant personne à la traîne. Au total ce sont 2 000 jeunes du monde entier qui ont répondu à l’appel du Saint-Père et ont participé à Assise à ce grand jamboree de l’Économie plus humain. «Notre génération vous a légué de nombreuses richesses, mais nous n’avons pas su préserver la planète et nous ne préservons pas la paix», affirmait le Pape François. Il relevait à l’occasion qu’une nouvelle économie, inspirée par François d’Assise, «peut et doit être aujourd’hui une économie respectueuse de la terre et une économie de paix». Il s’agit de transformer une économie qui tue (cf. Exhortation apostolique Evangelii gaudium, 53) en une économie de la vie, dans toutes ses dimensions.

Roger SAWADOGO www.lesoleil.bf

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