Le Chef demande des comptes
Lorsqu’ il ya gestion, il ya reddition de comptes. Autrement, les gouvernants ( détenteurs de pouvoirs) doivent rendre compte aux gouvernés. C’est fort de ce principe clé de la gouvernance publique que le chef coutumier de Toukin dans l’arrondissement 4 de Ouagadougou a agit. Il a réuni des leaders coutumiers et responsables de zones à travers une tribune publique. En effet, les populations de sa zone territoriale de règne sont sujet aux contrôles des Koglweogos depuis trois ans au moins mais point de bilan ni de communication. En tant que responsable coutumier, le Toukin naaba a voulu améliorer les méthodes de sa collaboration avec les Koglweogos. Aussi a t-il avant de venir demander des comptes. Mais silence de ses vis-à-vis. Face au silence de l’autre partie donc, le Chef coutumier était ce dimanche 19 juin 2022 au siège du groupe koglweogo de sa zone. Le but de cette visite était de leur demander un bilan d’activités après trois (3) ans d’ exercices. Le chef s’ est dit déçu à la fin de la rencontre car selon lui le bilan moral et financier n’a pas été évoqué. Les deux parties entendent donc se retrouver dans les prochains jours pour un bilan plus complet.
En rappel, selon les traditions et coutumes, les Koglweogos relèvent des chefs coutumiers de leur circonscription.
Une ouverture/intégration de ces traditions au droit positif améliorerait, sans aucun doute, plus de tels rapports!
Camille Ouedraogo et Idrissa Vie Bayili pour #lesoleilbfnews et www.lesoleil.bf
Des origines des Koglweogos
Koglweogo signifie en langue moagha, <<protecteur de la forêt>>. En langue nationale en effet, <<Kogl>> signifie protéger et « Weogo » qui renvoie à la brousse. Ces comités d’auto-défense qui sont de nos jours décriés et fortement accusés de mener des pratiques contraires aux principes de l’État de droit formaient à l’origine une sorte de brigade chargée de protéger l’environnement. En effet, lorsque la saison des pluies n’avait pas été suffisamment arrosée, les communautés villageoises jetaient leur dévolu sur les productions fruitières afin de pallier à la faiblesse des récoltes céréalières. Or, en ces périodes de rareté, les arbres fruitiers faisaient généralement l’objet de maraudage. En raison de cette insécurité, les kogl-wéogo étaient sollicités pour intervenir en guise de rempart contre toutes les personnes susceptibles de commettre des actes de vol, de pillage ou de destruction. Ces groupes d’émanation coutumière vont toutefois connaître une certaine léthargie pendant la colonisation. Les autorités coloniales assumant directement l’essentiel des prérogatives de l’État, l’action des kogl-wéogo pouvait être vécue comme encline à créer des séditions.
Encadré 2: Les actions rémunératrices
Parmi celles-ci, il ya les amendes. Elles interviennent lorsque les usagers ne sont pas en règle avec la loi ( absence de papiers de véhicules, vols, rixes dans les lieux publics…).
Les amendes varient entre 1000 F.CFA et 300 000 francs CFA.