Chaque 20 octobre, les journalistes du Burkina Faso en particulier et les défenseurs des droits de l’homme en général commémorent la journée nationale de la liberté de la presse.
Un des actes majeurs a été la cérémonie officielle marquée par des discours, l’affichage d’un éditorial de Norbert ZONGO, l’exposition de trois de ses éditoriaux et la conférence publique suivie des échanges
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Dans sa déclaration liminaire à l’occasion, le Président du comité de pilotage du Centre de presse Norbert ZONGO, Guezouma SANOGO a relevé que la presse vit actuellement des moments sombres caractérisés par une volonté affichée des pouvoirs à la museler. « Nous vivons un moment où il n’est pas exagéré de soutenir que l’heure est grave, et même très grave pour la presse, menacée pratiquement de disparition. Les causes sont d’ordre technologique avec l’apparition de nouveaux acteurs et des mutations technologiques, d’ordre sécuritaire avec la menace terroriste qui a fortement impacté l’exercice de la profession et enfin, d’ordre politique avec les restrictions et les atteintes à la liberté d’expression et de la presse exercées par les autorités politiques. Nous en sommes arrivés au point où le professionnalisme dans ce métier est devenu un crime. Le journalisme d’opinion qui fait le charme et fonde tout l’intérêt des médias a été criminalisé. La presse burkinabè est devenue atone, aphone. Le rythme, auquel nous assistons à la destruction de la presse est effarant. Des fermetures ou suspensions des médias, des enlèvements ou disparitions forcées de journalistes, de chroniqueurs, de défenseurs des droits humains, soutiens incontournables de la liberté de la presse, le saccage des acquis juridiques, sociaux et financiers, des discours de haine contre les journalistes. Tout cela donne le tournis et nous renvoie à des années sombres en arrière », a martelé Guezouma SANOGO.
En guise d’acte fort d’interpellation de ces forces qui envisagent museler la presse, les organisateurs de cette journée ont lue en entièreté l’éditorial de Norbert ZONGO intitulé » Ne brisons pas le rempart » publié dans L’Indépendant n°5 du 31 août 1993.
Cet écrit appelle l’opinion publique à veiller aux côtés des hommes de médias car tout pays qui veut évoluer au plan démocratique doit intégrer les critiques interpellatrices de la presse à l’endroit des dirigeants. Pour que la presse puisse servir de ferment au développement des nations, il faut que l’opinion publique soit aux côtés des journalistes professionnels contre tous abus venant de la part des pouvoirs. « Souvenons-nous: entre la démocratie et l’État d’exception, il n’ya qu’un rempart: la presse. Ne laissons pas briser ce rempart! Le Burkina Faso nous le revaudra« , écrit celui qui se laissait lire abondamment sous le nom de plume de Henri Sebgo.
Deux affiches de cet édito ont été dévoilée ce jour et sont placées de part et d’autre de la tribune officielle de la salle Henri Sebgo où s’est déroulée la cérémonie solennelle et commémorative de cette année.
En rappel c’est à l’initiative du Mouvement burkinabè des droits de l’homme (MBDHP) et des organisations professionnelles des médias que cette journée fut instituée en 1993.
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Camille OUEDRAOGO