Droit aux soins de santé au Burkina : AJPO ouvre les débats

Dans l’optique d’améliorer l’accès à des services de prise en charge adaptés aux besoins des populations au Burkina Faso, l’Association des Jeunes pour la Promotion des Orphelins (AJPO) en partenariat avec Médecin du monde France (MDM-F) à travers le projet « Droit accès à la santé Nord Burkina » a tenu ce vendredi 4 octobre 2024 à Ouagadougou une conférence publique. La présente conférence est placée sous le thème : <<Accès à la prise en charge de la santé mentale, du soutien psychosocial en contexte de crise : états des lieux, défis et perspectives>>.

Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), la santé mentale fait partie intégrante de la santé et du bien-être, et est un droit fondamental. C’est aussi un aspect essentiel du développement personnel, communautaire et socioéconomique. En 2019, dans le monde près d’un milliard de personnes étaient atteinte d’un trouble mental, dont 14 % d’adolescents. Au Burkina Faso, 40% de la population, soit environ 7 millions de personnes, présentent des troubles mentaux à un moment de leur vie.

La santé mentale est donc une problématique considérable, amplifiée par la crise sécuritaire. Depuis 2015, la récurrence des attaques terroristes a engendré le déplacement interne des populations, concernant environ 1,94 million de personnes en fin janvier 2023. Parmi elles, 26,15% présentent des troubles anxieux. Comme la grande majorité des populations du pays, le Burkina Faso fait face à des difficultés de prise en charge et au problème du respect des droits humains en santé mentale.
C’est pour cela que AJPO s’est penchée sur cette question d’où cette conférence publique avec des objectifs clairs. Entre autres objectifs ; plaider pour la prise en compte de la prise en charge de la santé mentale et le soutien psychosocial dans les politiques et directives lors des interventions d’urgences humanitaire.

Quant aux objectifs spécifiques, c’est de :Sensibiliser les participants sur les services de soin de santé primaire complet ; Sensibiliser les participants sur la prise en charge de la santé mentale et le soutien psychosociale en contexte crise ; mobiliser et inciter les participants à s’engager pour la prise en compte de la prise en charge de la santé mentale et soutien psychosociale lors des interventions en contexte de crise.

 

Selon Belém Issoufou, communicateur du jour, sur le thème «la santé mentale aujourd’hui est un peu négligé dans nos pays, pourtant avec la crise sécuritaire le nombre de personnes souffrantes de santé mentale a connu une croissance beaucoup trop élevée.
Cependant en terme de prise en charge de santé mentale au Burkina Faso, les ressources sont très minimes tant en personnelle qu’en matériel et financière», a-t-il laissé entendre.
À l’en croire, le Burkina Faso compte à nos jours, quatorze (14) psychiatres, six (6) psychologues cliniciens, dix (10) neurologues et quatre vingt quatorze (94) spécialistes en santé mentale. Ce qui est trop peu pour un pays comme le “nôtre”. D’ailleurs ce chiffre ne répond pas aux normes de l’OMS. Selon le communicateur, «ces chiffres certes ne couvrent pas le pays, mais nous devons faire avec, car ils reflètent la réalité du pays par apport à ce qu’il traverse».
Dans ces cas de figure selon toujours le paneliste, la formation du personnel est plus que nécessaire, notamment les infirmiers et sages femmes, afin de combler ce manque et faire face aux problématiques de santé mentale.
«Toutes fois, les difficultés demeurent toujours, car avec la crise sécuritaire, les ONG et beaucoup de partenaires qui accompagnaient financièrement ce secteur sont tous partis, or sans partenaires est égal à sans argent, du coup ça devient compliqué pour la prise en charge de ces personnes.
Pourtant, c’est dans cette même crise, que des PDI, des FDS, des veuves et orphelins ont besoin de suivi dans leur santé mentale.
Nous ne devrons donc pas dormir sous nos lauriers, nous devons toujours être aux côtés de ses personnes», a t-il conclu.

Quant à Charles Henri Ouédraogo, médecin de formation et participant, il apprécie la pertinence du thème vu le contexte dans lequel nous nous trouvons. Pour lui, l’accès aux soins mentale est un soutien psychologique très important. pourtant ce volet est très négligé par beaucoup d’acteurs qui sont dans le domaine associatifs. «Il est important pour les acteurs que nous sommes de renforcer nos compétences et d’intégrer le volets de soutien psycho-social pour nos différents acteurs dans les différents sites de PDI, les jeunes et les femmes qui sont dans le besoin» a t-il fait savoir.

#accesauxsoinsdesante_AJPO

Fulbert ZEMBA

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