1/ C’est dans le pays, sur la terre des ancêtres qu’il fallait le faire et non au dehors. La forme doit accompagner le fond en toute chose. Ce n’est pas dans les réseaux sociaux qu’il devait le faire mais être présent devant une autorité coutumière, car les excuses sont destinées d’abord aux ancêtres. Les chefs coutumiers les représentent sur terre et les chefs de terre les exécutants des directives des ancêtres aux moyens des fétiches et lieux de culte. Il aurait dû aller voir le conseil des grands chefs nationaux pour demander la conduite à tenir. Si jamais il se laisse fourvoyer et refuser ce chemin coutumier à cause de son appartenance à une religion importée, le problème ne pourra pas être réglé et il en fera bien sûr les frais.
2/ Le ton laconique de ses paroles et la manière cavalière et peu convaincante dont il a parlé montrent qu’il n’est même pas convaincu de sa faute et de sa gravité. Il aurait tort cependant de croire qu’une religion importée peut le protéger dans cette affaire. Qui n’a d’ancêtres ? Nous noirs africains, nos ancêtres sont nos prophètes et c’est mieux ainsi. Il faut qu’il se défasse de ses principes et complexe de supériorité et raisonnements erronés pour être pragmatique et résoudre ce problème à temps.
3/ Il doit savoir qu’il y a faute et qu’elle est si grave que les ancêtres peuvent refuser les excuses et appliquer directement la sanction en pareille circonstance pour dissuader quiconque commettrait ce genre de bévue. Qu’il leur adresse ses excuses d’abord. S’ils acceptent, pour nous les vivants leurs enfants ce ne sera que d’office, puisque nous ne pouvons pas les désavouer.
4/ Par ses élucubrations selon lesquelles les fétiches ne font pas partie de la culture, on voit clairement et nettement qu’il ne sait même pas ce qu est un fétiche et la culture même qui est son contenant. C’est imprudent, malheureux, dangereux de disserter sur des choses qu’on ne maîtrise pas. Il s’évertue en plus à se lancer dans un commentaire inapproprié pour se justifier, ce qui prouve une fois de plus qu’il ne reconnaît pas son tort et qu’en fait c’est la force de la pression nationale qui l’a poussé à s’excuser. Ces excuses ne sont donc pas sincères. Il aurait pu se taire sans tambour ni trompette.
5/ Enfin, il est vrai que tout le monde commet des fautes mais, quand on est si haut placé dans l’ordre social, on doit éviter de scier la branche sur laquelle le peuple est assis, et de se conduire comme un simple chef de gamins chasseurs de margouillats. C’est un conseil de grand frère et un grain de sagesse qui fait mouche.
Konomba TRAORÉ
