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La ferme, mon alternative !

Pour qui à foi en l’avenir, l’homme n’a pas une seule vie, il en a
plusieurs. Une chose est certaine, c’est ce qui ressort de notre
entretien avec le fermier Yacouba GUINDO. Guindo qui nous a plusieurs
reprises invité à sa ferme est un personnage orchestre. Il opère à la
fois dans le domaine de l’assainissement où il est chef de service à
la Mairie de Djibo et « chef des HIMO (volontaire de l’Etat dans
l’assainissement local, ndlr) » et aussi dans l’Education où il est le
responsable provincial des parents d’élèves du Soum. Personnage pas
très aimé par certains membres des HIMO (Haute intensité de la main
d’œuvre) qui veulent se reposer aux heures de travail, l’homme n’en
est pas moins un grand cœur aux devant des causes sociales (mariage,
baptême…) à la Mairie de Djibo et au Soum de façon générale. Son
abnégation au travail, il la doit à cette époque où aux débuts de la
Décentralisation, à moto, il transportait les documents administratifs
de la commune de Djibo à Dori (200 kms) ou encore à Ouahigouya sans
escorte sécuritaire et souvent sans frais de mission.

Une seconde vie

Yacouba Guindo expérimente bien la notion de producteur. Agent des
Collectivité Territoriales notamment de la commune de Djibo, il
s’adonne à ses congés et temps perdus à l’élevage, sa seconde passion.
Car nous confesse-t-il, « la terre ne ment pas ». Lui allie
agriculture et élevage au grand bonheur de sa famille. Pour mieux
assouvir cette passion dévorante, le petit fils de Amaga GUINDO
(ndlr,un instituteur qui est tombé sous le charme de Djibo et qui y a
pris la retraite) a créé une unité d’embouche à Feteerdé, secteur 4 de
la ville de Djibo. Grâce au financement en 2015 du Programme d’appui
aux filières agro-sylvo-pastorales (PAFASP) phase 2, il a acquis la
construction de sa ferme et ne s’en plaint pas. Au total, notre guide
du jour a bénéficié d’un financement de 20 millions 223 mille sept
cent cinquante francs CFA dont 65% du Programme soit Treize millions
145 mille 437 francs CFA et 35% sur ses fonds propres pour le projet
soit 7 millions 078 mille 313 francs CFA. Pour l’achat des animaux, il
a dû faire recours à la Société Financière de garantie interbancaire
du Burkina (SOFIGIB).
Il a débuté son Unité avec 40 bovins. Un tremplin qui lui a permis
d’auto-satisfaire son désir mais surtout de progresser. Il compte à ce
jour 22 moutons, 27 chèvres, 42 bovins, et deux ânes. Un cheptel
moyen-comparé à ceux d’autres producteurs- qu’il a dû obtenir à force
d’un entretien assidu. Quand besoin se présente, notre homme, n’hésite
pas à recourir aux services de la Direction provinciale des Ressources
Animales et Halieutiques (DPRAH) du Soum et à la seule Pharmacie et
Clinique Vétérinaire privée du Soum, gérée par Dr Marcelin ZABRE et
Associé.

Des espèces diverses

Dans la ferme que nous avons visité, on dénombre des espèces exotiques
les « Gir », « Girlando » d’origines Brésiliennes et Azawak (Niger) et
les espèces locales. « Ma plus grande satisfaction c’est cette vache
Girlando », nous confie-t-il, en indexant l’animal. Elle produit du
lait et pèse …Kg. Auto-satisfaction ou Le symbole d’un second
sacerdoce réussi ? Une chose est certaine, l’animal impose par son
brillant et beau pelage et sa masse non négligeable.

Diversifier pour réussir

Pour faire prospérer son entreprisse et joindre les deux bouts quand
les vaches sont maigres, notre fonctionnaire-éleveur, vend aussi les
produits de sa ferme. Il fait distribuer le lait de vache aux
laiteries de la ville. « Pour l’instant je n’ai que 20 litres par jour
de lait. Mais il y a des vaches qui viendront porter à 80 litres jour
la fourniture en lait », nous a-t-il confié. Solutions Vétérinaire
Sahel, la seule structure vétérinaire privée de Djibo qui a procédé
avec succès à l’insémination artificielle des vaches.
Le litre de lait coûte de 400 francs CFA. De même, il vend à des
clients qui consomment le lait frais de vache ou qui sont astreint à
un régime fait de lait pour combler des carences alimentaires. Qui a
dit qu’il n’y a pas de vie après la fonction publique ? Notre guide
qui part à la retraite dans moins d’une année nous a confié qu’il
vivra de sa seconde vie. Dans tous les cas, cette seconde vie, il ne
s’en plaint pas déjà !
Camille OUEDRAOGO.

Point de départ PAFASP !
L‘agriculture est un secteur important de l‘économie burkinabè. Selon
le site www.mediaterre.org, « elle contribue pour 35 à 40% au PIB,
occupe plus de 80% de la population, constitue une source de devises
et contribue substantiellement à la satisfaction des besoins
alimentaires de la population ». De nombreux fonds ont été mis en
place pour accompagner le monde paysan. Parmi ceux-ci le Programme
d’Appui aux Filières Agro-Sylvo-Pastorales (PAFASP). Ce Programme du
ministère de l’Agriculture est mis en œuvre depuis janvier 2007 par le
gouvernement du Burkina Faso à travers le Ministère de l’Agriculture
de l’Hydraulique et des Ressources halieutiques (MAHRH) avec le
soutien de la Banque Mondiale. Le PAFASP vise à traduire les objectifs
du Cadre Stratégique de Lutte contre la Pauvreté (CSLP) et de la
Stratégie de Développement Rural (SDR) en matière de croissance du
secteur agricole et de réduction de la pauvreté, en termes
d’accroissement de la compétitivité des filières agricoles, sylvicoles
et pastorales. D’un coût global de 46 milliards de francs CFA, le
PAFASP a été exécuté sur une période de 6 ans (2007 à 2012) et a été à
nouveau renouvelé.
Yacouba GUINDO a bénéficié de ce fond à hauteur de plus de vingt (20)
millions et 11 millions de francs CFA en matériel et équipements comme
fond de roulement (démarrage d’activités).
Aujourd’hui, sa ferme a une superficie d’un hectare composée d’un quai
d’embarquement, de fenil, étables, une dizaine d’abreuvoirs et
mangeoires, un magasin, de clôture…Elle est située à la périphérie de
Djibo et permet aujourd’hui à Guindo de se « débrouiller ». Avant de
partir, il nous lance, « s’il y a d’autres opportunités de financement
pour étendre ma ferme je n’hésiterai pas ». Comme pour confirmer sa
passion pour l’agro-business. Sa seconde épouse collé-serré !

Adresse Embouche bovine GUINDO guindoyacouba21@yahoo.fr.

Camille OUEDRAOGO.

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