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Brutalisé, enlevé chez lui et gardé dans un lieu inconnu par des hommes en armes qui n’ont pas daigné se présenter, l’activiste Naïm TOURE a recouvré la liberté deux jours après. Plus qu’un fait personnel qui regarde le jeune homme, c’est une interpellation à toute personne épris de liberté d’expression et de presse qui vit au Pays des hommes intègres.

C’est le jeudi 12 novembre dans la soirée que l’homme du " fiafia (une expression qu’il aime utiliser à la fin de ses commentaires sur les réseaux sociaux, ndlr) " a été appréhendé par des hommes en armes à son domicile lorsqu’il venait juste de garer chez lui. Sans se présenter, les hommes qui étaient en civils, ont demandé au jeune homme de les suivre. Ce qui va paraître suspect pour lui. Dans un réflexe de survie, le neveu de Soumane TOURE va faire du bruit pour que ses voisins sachent ce qu’il traverse. Un exercice qu’il réussit car ces derniers viendront à son secours. Il devrait néanmoins suivre les deux hommes qui ont entre-temps fait sortir une arme pour s’auto-défendre. La foule accourue se disperse alors et l’opération est bonne pour ses ravisseurs. Il est emmené dans un l : lieu privé pour qu’il livre sa source. Placard, un communiqué amateur de la Police mentionne que le jeune homme a été arrêté " dans le cadre des investigations relatives à une enquête en cours ", l’activiste Naïm Touré vient d’être relâché ce jeudi 14 novembre 2019 nous apprend son avocat Me Prospère Farama.

Le mal de notre justice
Lorsque l’avocat qui cherchait à joindre vainement son client, arrive à la faire, ce dernier indique que le parquet n’a retenu aucune charge contre son client. Me FARAMA malgré la joie de retrouver son client vivant, tombe des nues. Pour lui, il y a violation des droits de ce dernier. En effet, les policiers commis à l’interpellation de Naïm ne se sont pas présentés. Ils n’ont présenté aucun mandat d’arrêt et ont brutalisé l’étudiant. Un autre problème, ils ont tenté de le faire subir un interrogatoire sans la présence de son avocat.

Des leçons à tirer !
Naïm n’est certes pas un saint. Il pêche par son manque de courtoisie voir d’éducation sur les réseaux sociaux et étale régulièrement les secrets d’Etat à la face du monde, mais dans cette affaire, il est un mouton expiatoire de tous les défenseurs de la liberté d’expression et de presse. En effet, aucun Etat qui se proclame de droit ne peut accepter un tel manque de professionnalisme de policiers. Sciemment fait pour divertir l’opinion face à la mauvaise gestion de la crise consécutive à l’attaque de la mine de Boungou (Est du pays) ou manque de professionnalisme ? Une chose est certaine, le déni que le procureur a opposé à ce dossier prouve qu’il y a un véritable problème dans les procédures judiciaires dans notre pays. Comment un individu de la trempe de Naïm peut-il être interpellé sans que le Procureur ne soit mis au courant des faits ? Le Parquet travaille en effet en étroite collaboration avec les Auxiliaires et Officiers de police judiciaire (OPJ) pour l’enrôlement des dossiers et leur complémentarité voir complicité renforce l’Etat de droit. Cependant dans cette enième affaire, l’opinion s’est rendu compte que ceux-ci ne sont pas les maillons d’une même chaine mais des éléments disparates d’un conglomérat. Vivement que les éléments de cette affaire donnent des éléments de témoignages à la Justice de notre pays. Et que vivement aucun citoyen n’ait à répondre de ses actes comme un bœuf qu’on conduit à l’abattoir.

Certes la Justice est désormais indépendante dans ses fondements au Pays des hommes intègres mais le politique tient toujours le grand corpus. Est exposé ainsi aussi les revers pervers du régime de Roch Marc Christian Kaboré. Un régime qui malgré sa bonne volonté ne rassure pas toujours les Burkinabè au plan de la justice. Les affaires Norbert ZONGO, Thomas SANKARA, Boukary DABO…non encore jugées en sont les preuves. Summum d’une soif de justice non encre assouvies des burkinabè. Parfois avec des faits comme ceux de l’arrestation de Naïm pointent en effet à l’horizon le dard d’un régime fascisant. Et cela est dommage pour un peuple qui revient d’une insurrection qui lui a coûté tant de sacrifices physiques et de vies humaines et qui aspirent enfin au bonheur.

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