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Procès du putsch

Les écoutes contestées dans leur ensemble

En la date symbolique du 20 mars, le procès du coup d’Etat manqué de septembre est passé à la phase du décryptage notamment avec la phase de l’écoute des appels téléphoniques.

Si l’on était en radio, on aurait dit qu’on est en phase de production. Que nenni le procès est plutôt au stade de décryptage des contenus audios.
Le moins que l’on puisse dire c’est que le climat était tendu dès l’entame des échanges. Me Dieudonné Bonkoungou, avocat de Djibril Bassolé, donnait le ton déjà avec sa sortie de la salle d’audience. Auparavant il avait demandé d’écarter les écoutes impliquant son client de la suite du procès car pas « sérieuses et graves ». Pire, pour lui, ces éléments violent la vie privée des personnes mises en cause.
Pour le ministère public, c’est du surplace que l’avocat fait car cette question avait déjà été tranchée par le président Seidou Ouédraogo. Elle fera bel et bien partie du procès.
Des écoutes accablantes
Le premier élément concerne une communication entre AKT présenté comme le Colonel Abdoul Karim Traoré et un malien. Le premier conseille de la retenue des hommes de ce dernier en attendant.
« C’est nous qui avons pris le pouvoir (…) Le pouvoir est entre nos mains (…) Si nous sommes attaqués, là ils peuvent intervenir », entend-on dans la conversation.
Les avocats Dieudonné Willy et Timothée Zongo défendant leurs clients disent regretter le fait de n’avoir pas eu connaissance de cet élément avant la présente séance.
Sidi Lamine Omar, le ressortissant Malien inculpé dit ne pas reconnaitre sa voix dans l’élément sonore.
Les pièces de la culpabilité de Bassolet
Les écoutes téléphoniques du Général Djibril Bassolé concerne ses échanges avec Soro kigbafori Guillaume, Ouédraogo Adama dit Damiss, Thérèse Diawara, un Malien.
« Le mois qu’il leur reste là, ce sera l’enfer », entend-on dans l’une des écoutes. Et au Général d’ajouter, « Ils n’ont pas du tout la situation en main. D’ici là, les choses vont aller de mal en pis (…) S’il y a une compétition sans exclusion, je t’assure qu’on est déjà à Kosyam (…) Malgré les apparences, la situation est plutôt favorable ».
Visiblement Djibril Bassolé incitait les éléments du RSP à ne pas désarmer et il avait préparé un « coup dans un coup » pour que la situation lui soit favorable. L’ambiance politique n’étant pas favorable au CDP qui avait perdu son leader, selon le parquet, le premier Général de la Gendarmerie en profiterait pour se positionner favorablement pour le fauteuil présidentiel.
Notre confrère Adama Ouédraogo dit Damiss rejette cette voix qu’il dit ne pas être sienne. Selon lui, il s’agit d’une cabale pour le condamner. Et de préciser avec l’audace qu’on lui connaît que le montage a été fait dans une villa à Petit Paris, dans un quartier de Gounghin.
Les avocats de la partie civile notamment Me Prosper FARAMA a déclaré que ces écoutes accablent le Général. Et pourtant ce dernier avait confié ne pas être mêlé ni de près, ni de loin à l’initiative de déstabilisation de la Transition.
Sur ces entrefaites, l’audience a pris fin et se poursuivra le vendredi 22 mars 2019. Camille OUEDRAOGO

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