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La Chloroquine semble être le produit remède de la COVID. Du moins, c’est ce qui ressort des déclarations publiques de l’équipe scientifique du Professeur Didier Raoult. Les Etats-Unis, géant mondial, a adopté ce produit et la liste des Etats s’allonge. Quid du Burkina Faso ?

Le monde entier voit-il en la personne du Professeur RAOULT le personnage du Christ ? De là, à ce pas, il y a un fil mince. En effet, la couleur du visage et la blouse blanche en sont des points communs. En effet, Dans la guerre intellectuelle qui oppose le reste du corps médical et au Professeur Raoult, il y a visiblement un basculement de la balance. Le scientifique de Marseille semble prendre le dessus. En effet, les travaux de l’infectiologue de Marseille ont rencontré l’assentiment de nombre de personnes. La formule magique du toubib est faite sur la base d’hydroxychloroquine. Une formule miracle pour guérir du covid-19 selon l’équipe du scientifique. Des essais sur 80 patients présentent de bons résultats. Si pour l’homme aux longs cheveux blancs, l’association de l’hydroxychloroquine et de l’azithromycine est une panacée pour le virus à couronne, d’autres chercheurs sont prudents par rapport à l’efficacité du traitement.

Qui est ce « sauveur » ?
Didier Raoult, né le 13 mars 1952 à Dakar au Sénégal, est un infectiologue et professeur de microbiologie français. Il est spécialiste des maladies infectieuses tropicales émergentes à la faculté des sciences médicales et paramédicales de Marseille et à l’IHU Méditerranée Infection.
Depuis plusieurs jours, les populations se sont ruées vers la chloroquine suite aux annonces sur des tests en cours en France et aux États-Unis pour réduire la charge virale de personnes déjà confirmées pour le coronavirus. L’étude n’étant pas encore validée par l’OMS, le président de l’ordre des médecins du Burkina appelle à la prudence quant à l’utilisation de la chloroquine face au coronavirus.

Photo d’illustration : Le Parisien.

Grand prix Inserm en 2010 pour l’ensemble de sa carrière, il décrit, avec son équipe marseillaise, des virus complexes. Il est l’un des chercheurs français les plus cités, avec de nombreuses publications scientifiques à son actif.
Le père de Didier Raoult est médecin militaire normand, fondateur de l’organisme de recherches sur l’alimentation et la nutrition africaines (Orana) et sa mère infirmière bretonne. La famille s’installe à Marseille en 1961.
Il effectue une partie de sa scolarité dans un lycée de Nice, puis dans un internat à Briançon. Mauvais élève, Didier Raoult part travailler à 17 ans, pendant deux ans, sur des bateaux (paquebotet navire de la marine marchande).
En 1972, il passe un baccalauréat littéraire en candidat libre puis s’inscrit en faculté de médecine car « c’étaient les seules études que son père acceptait de financer ». Il réussit l’internat et obtient un doctorat. Marié en 1982 avec Natacha Caïn, psychiatre, il est père de trois enfants.
Didier Raoult découvre un moyen de cultiver les rickettsies ce qui lui permet de les étudier7 et en 1983, il crée l’Unité des rickettsies. Devenu professeur, il dirige des thèses sur les maladies infectieuses à la faculté de médecine de Marseille. Il est président de l’université de la Méditerranée - Aix-Marseille II de 1994 (où il est élu face à Michel Fougereau) à 1999.
Il dirige de 2008 à 2017 l’Unité de recherche sur les maladies infectieuses et tropicales émergentes (Urmite) à Marseille et à Dakar au sein du campus de Hann, de l’Institut de recherche pour le développement (IRD) et de l’Université Cheikh-Anta-Diop (UCAD).
Son équipe est à l’origine de la création de quelques start-ups. Toutefois, en butte à des problèmes de financement, il critique le système « égalitariste » français et demande des évaluations individuelles.
Le 19 novembre 2010, il reçoit le grand prix Inserm 2010 pour l’ensemble de sa carrière.
Grâce à la subvention la plus élevée accordée en France pour la recherche médicale (72,3 millions d’euros portés par l’ANR dans le cadre du PIA (Programme investissements d’avenir), Didier Raoult fait construire un nouveau bâtiment pour accueillir l’IHU Méditerranée Infection, inauguré en 2018. Cet institut est dédié au diagnostic, à la prise en charge et à l’étude des maladies infectieuses y compris les soins, la recherche et l’enseignement. L’IHU Méditerranée Infection a pour membres fondateurs : université d’Aix-Marseille, Assistance publique - Hôpitaux de Marseille, BioMérieux, l’Établissement français du sang, l’IRD, le Service de santé des armées20. Il bénéficie de l’aide de l’Union européenne et du Fonds européen de développement régional ainsi que de nombreux partenariats.
Didier Raoult s’est investi dans la microbiologie clinique.
Son équipe a été une des premières à utiliser un séquenceur automatique dans un laboratoire de microbiologie clinique pour obtenir les séquences de 16S afin d’identifier les bactéries.
Son laboratoire a ensuite été le premier à utiliser systématiquement le MALDI-TOF pour l’identification des bactéries en routine. Puis Didier Raoult a été le premier à installer un laboratoire de Point of care (en) dans un hôpital.
En 2018, l’équipe en collaboration avec des chercheurs français, brésiliens et suédois, découvre deux souches de nouveaux virus géants, les Tupanvirus, les virus les plus longs de la virosphère actuellement connue, et qui présentent une nouvelle étape vers la compréhension du monde des virus géants.

Le corps médical encore prudent
Au Burkina, les plus avertis ont déjà fait leurs lots. En effet, pendant que le débat se menait sur l’adoption ou pas de la Chloroquine, certains citoyens ont fait des achats. Conséquence, ddifficile de trouver de la chloroquine dans les pharmacies dans la capitale Ouagadougou. Si certains imputent cette raréfaction au déclassement de ce produit dans le traitement du paludisme il y a une dizaine d’années, certains sont prudents quant à ses effets. Les médecins, constitué en ordre sont formels il faut prendre l’efficacité de ce produit avec des pincettes. Le président de l’Ordre des médecins au Burkina Faso, dans un message, invite les médecins à s’abstenir de toute prescription de la chloroquine dans l’objectif de traiter des cas suspects de Covid-19. Selon le docteur Alfred Ouedraogo, secrétaire général du syndicat des médecins du Burkina. « Cette molécule a des effets secondaires, rappelle-t-il. Il faut faire attention à la rétinopathie et à beaucoup d’autres aspects liés aux problèmes hépatiques, etc. Il n’est pas intéressant d’utiliser ce médicament pour la prévention, parce que nous avons à faire à un virus à ARN. Nous pouvons créer des résistances à la chloroquine. ». Pour lui, les tests méritent davantage de travaux. Le docteur Alfred Ouedraogo espère que le conseil scientifique mis en place dans le cadre de la lutte contre le Covid-19, saisira cette opportunité pour mener des études sur la chloroquine, vu que le produit était déjà utilisé dans le traitement contre le paludisme.

Une coordination de la réponse contre l’épidémie du coronavirus a été mise en place et fait le point sur la maladie. Là, encore, les scientifiques sont prudents. Le professeur Martial Ouédraogo, son porte-parole est formel. Il faut être prudent. « On entend par-ci, par-là, qu’il y a des molécules. Mais ce n’est pas clairement prouvé que cela peut contribuer à guérir, rappelle-t-il. Il ne faut pas emprunter des voies qui ne sont pas validées. », prévient-il. Ce n’est pas encore pour demain l’évangile du Professeur Raoult devant ses pairs ! Roger SAWADOGO.

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